Les résultats du récent séjour des Panthères du Gabon version Basket-ball au Sénégal, me font parler ce matin, sans aucune prétention aucune. Mais en tant que citoyen Gabonais et acteur de ce secteur d’activités. Il s’agit de Basket-ball, c’est difficile de rester sans rien dire après un tel ÉCHEC. Je voudrais commencer par féliciter les joueurs, pas pour un quelconque résultat non, car ils n’en n’ont pas fait, mais pour leur courage et leur disponibilité à aller défendre le drapeau. Puis je voudrais saluer la volonté des autorités (sportives) de bien vouloir participer. Cependant, ON DOIT ARRÊTER D’ALLER APPRENDRE en compétition internationale. Nos aînés allaient apprendre. Ma génération également, et l’équipe actuelle doit continuer de se contenter de participer ? JE DIS NON.
Pourquoi en dehors du Football (je n’ai rien contre vous hein les gars), les autres sports collectifs n’ont jamais été une priorité dans ce pays ? Comment comprendre que pour la reprise du National Foot, on mette 2,65 milliards de francs FCA, alors qu’avec le quart de ceci on peut relancer sérieusement le Basket-ball au Gabon ? Comment continuer à laisser des lycéens pour la plupart, aller jouer contre des gens qui s’entraînent trois fois par jour et ne vivent que du Basket-ball ? À quel résultat nous attendons-nous, à part le spectacle désolant auquel nous avons assisté tout ce week-end ?J’ai été meilleur marqueur africain en 2002 en Angola avec CAPO. Je détiens le record de points marqués lors d’une phase finale de Coupe d’Afrique des Clubs Champions, jusque-là inégalé. J’ai une parfaite connaissance de la scène internationale. Il faut que le Gabon arrête d’envoyer les jeunes se faire humilier et en même temps, ridiculiser le drapeau comme cela vient de se passer. En termes de propositions, je peux passer une semaine à en donner, sans compter d’autres amoureux du sport au faîte de nos réalités ici qui peuvent contribuer également.
1. On pourrait enfin lancer un Championnat National géré par le Bureau de la Ligue Nationale de Basket-ball (LINAB), qui peine à se mettre en place depuis des années. Ce Championnat, à titre expérimental pourrait durer même quatre ou cinq mois, pour un début. Ensuite, au lieu de donner de l’argent aux clubs, le Trésor National pourrait tout centraliser, et gérer les cahiers de charges des équipes, sans leur donner du cash… Cela est possible même avec le 10ème de ce que le Football a reçu pour relancer le Championnat. 2. Il serait bien que notre tutelle se donne les moyens de faire venir nos pros en sélection nationale. Pas les pros de Facebook. Je pense qu’un réel projet de prospection peut nous ramener un bon nombre de Basketteurs Gabonais évoluant à l’étranger. Au lieu de laisser les jeunes se préparer pendant une semaine, et les envoyer à l’abattoir, sans qu’ils ne soient pas non plus méritants que plusieurs ici au pays (le copinage). Aussi, les autres naturalisent des joueurs à des postes clés tel que meneur de jeu. Presque tous les pays le font, même en Europe, nous on est qui pour ne jamais avoir pensé à cela ? 3. On pourrait aussi se retirer de toutes les compétitions internationales pendant un temps (pas moins de 8 ans), et travailler en interne. L’Angola l’a fait après ses 27 ans de guerre civile. C’est seulement hier qu’ils ne sont plus les seuls à régner sur le continent. Nous n’avons pas le niveau, il ne serait nullement honteux de se retirer et se mettre au travail. 4. Aussi, notre Direction Nationale devrait être renforcée. Les Coachs actuels font de leur mieux. Mais regarder une équipe jouer sans fond de jeu offensif, sans aucun système de jeu, sans âme… à ce niveau de la compétition, c’est très inquiétant. Il y a là aussi des techniciens Gabonais dans le monde qui peuvent se mettre au service du drapeau. Il y en a …! 5. Enfin, je vais revenir sur la formation. Je salue les clubs à l’échelle nationale qui s’occupent des Jeunes avec les moyens de bord, sans aucun appui des ligues ou de la tutelle. Il serait temps que notre ministère répertorie les Associations et Clubs et qui font sans la formation, ET LES ACCOMPAGNE. Vous n’avez pas idée du nombre d’enfants que nous sortons de la rue, des drogues, du grand banditisme, de la précarité sociale, que nous ramenons sur les bancs de l’école, grâce au Basket-ball.
Il est temps de soutenir la formation sous tous ses angles, et pour tous les acteurs nationaux de la balle orange. Ce chapelet de propositions n’est pas limitatif. Il y a tellement de choses à dire et faire sur notre Basket-ball en ce moment. Tant que la tutelle, notre mère à tous, ne fera pas la part des choses, nous irons apprendre encore pour les 50 prochaines années… malheureusement. Les encouragements, la chance, ou les règlements de comptes ne nous aideront pas. Le Basket-ball mondial a évolué, nous devons nous arrimer. C’est tout.
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