Les forces de la police judiciaire, en collaboration avec Interpol, ont récemment procédé à l’arrestation de quatre individus impliqués dans un vaste réseau de trafic de faux médicaments. Ces produits, introduits clandestinement sur le marché gabonais, étaient présentés comme des solutions miracles pour augmenter la taille chez les femmes, faciliter l’accouchement et traiter les troubles de l’érection chez les hommes.
Toutefois, leur distribution sans contrôle sanitaire représente un danger majeur pour la santé publique. Parmi les personnes interpellées figurent Thérèse Ndongo, commerçante à Libreville, sa sœur cadette Inès Ndikouo, leur complice camerounais Nomcel Tchetchoua et Martin Terrou, un ressortissant béninois.L’enquête a révélé que la marchandise était expédiée du Cameroun vers Libreville par voie terrestre, dissimulée dans des cargaisons de marchandises légales. Une fois arrivée au Gabon, elle était récupérée dans une fausse agence située près du canal de Likouala avant d’être redistribuée sur le marché noir. Thérèse Ndongo utilisait son commerce de prêt-à-porter comme couverture pour écouler les produits illicites, bénéficiant du soutien actif de sa sœur.
La valeur totale de ces faux médicaments est estimée à plus de 13 millions de FCFA, ce qui témoigne de l’ampleur du trafic.Les investigations ont également permis de comprendre le mode de fonctionnement du réseau. Selon les déclarations de Thérèse Ndongo, les fournisseurs camerounais leur envoyaient les produits sans contrepartie initiale. Une fois les ventes réalisées, la moitié des revenus était reversée aux complices au Cameroun, tandis que le reste était partagé entre les membres du réseau au Gabon. Ce système bien rodé aurait permis à ces trafiquants d’opérer pendant plusieurs années sans éveiller les soupçons des autorités.Cependant, les conséquences de la consommation de ces substances non contrôlées sont désastreuses. Plusieurs acheteurs ont souffert de graves complications de santé, dont des accidents vasculaires cérébraux (AVC), mettant en évidence les risques liés à ces médicaments frauduleux. Cette affaire rappelle l’urgence de renforcer la lutte contre la contrefaçon pharmaceutique et de sensibiliser la population aux dangers des médicaments non homologués.
Ombreta Mbouyou, journaliste stagiaire école
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