Les populations de Mouila font face à une suspension des prestations de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) à cause du Coronavirus.
Alors que le Chef de l’Etat a annoncé la gratuité des soins pour les gabonais économiquement faibles pour faire face à la crise sanitaire liée au Covid-19, dans cette commune, il n’en est rien du tout.
En pleine crise de pandémie à Coronavirus, à Mouila, il n’est pas bon de tomber malade en ce moment. Le seul hôpital du service public qui reçoit tous les patients de cette contrée du pays refuse de prendre en charge les malades assurés par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale. Le service de la Cnamgs serait en quarantaine, a-t-on appris de source concordante.
Tout un service à la maison. Résultat, l’administration est bloquée. Les assurés admis au centre hospitalier régional canadien du chef-lieu de la province de la Ngounié ne peuvent plus se faire traiter par manque de moyens. Pour les urgences, les malades sont obligés de payer eux-mêmes les factures relatives à leurs soins médicaux en intégralité.
La situation dure depuis bientôt une semaine et les molvillois en paient les frais.《Ce n’est pas normal. Je suis obligé de payer le tarif normal alors que j’ai l’assurance.》 S’est indigné un patient, bien fâché après avoir déboursé une forte somme à laquelle il n’était pas préparé pour faire soigner sa fille. 《Si ce n’était pas aussi urgent, je devais laisser tomber》a-t-il ajouté.
Il faut le dire, les assurés Cnamgs sont souvent négligés dans les structures publiques. Pour cause, trop de tracasseries et de paperasses dit-on. Certains voient en la Cnamgs une assurance de pauvres, préférant ainsi Ascoma ou encore Gras Savoye. Déjà il faut relever que la Cnamgs est la seule assurance maladie qui ne prend pas en compte les verres correcteurs ou les lentilles optiques. Il revient à se demander s’il y a une maladie moins importante que les autres et qui mériterait d’être négligée.
Il faut rappeler qu’à Mouila, il y a un manque de spécialistes. En effet, dans cette commune d’environ 20 000 habitants, il n’y a aucun médecin spécialisé en gynécologie. Ce qui est le comble pour une structure qui se veut efficace, quand on sait que les accouchements et les petits tracas d’ordre gynécologiques sont l’apanage des femmes.
Ainsi ce sont les sages-femmes qui s’occupent du service de gynécologie. Pour les cas graves, les usagers sont obligés de se rendre à la capitale ou encore à Bongolo à Lébamba. Ce qui en pleine crise du Covid-19 relève d’un grand exploit puisque la circulation interprovinciale est interdite sauf pour les détenteurs d’un laissez-passer. Là encore pour avoir un laissez-passer c’est un parcours du combattant. Les plus téméraires font le sit-in au gouvernorat pendant des jours interminables pour obtenir ce sésame.
Une situation qui remet en cause l’exécution des hautes instructions d’Ali Bongo Ondimba qui depuis des années a fait de l’accès à la santé au Gabon une de ses nombreuses priorités. Si jusque là la CNAMGS a fait plusieurs heureux en sauvant des vies, à Mouila les gabonais vivent dans un stress permanent à cause de ce manquement.
FGM
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