Les préparatifs pour l’élection présidentielle du 12 avril 2025 au Gabon entrent dans une nouvelle phase. Ce jeudi 27 février, la Commission nationale de l’organisation et du contrôle des élections et du référendum (CNOCER) a convoqué les candidats à venir retirer leur formulaire de choix de la langue vernaculaire. Cette étape marque l’application de l’article 179 du nouveau Code électoral, promulgué par le décret No 0073/PR du 22 janvier 2025, qui impose désormais aux prétendants au fauteuil présidentiel de démontrer leur maîtrise d’une langue gabonaise autre que le français.
Le test d’aptitude linguistique, prévu du 03 au 08 mars 2025, sera supervisé par une commission d’évaluation spécialement mise en place pour l’occasion. Chaque candidat devra prouver qu’il peut s’exprimer avec aisance dans la langue vernaculaire qu’il aura choisie au préalable. Cette réforme vise à renforcer l’enracinement culturel des dirigeants et leur capacité à communiquer directement avec les populations locales dans leur diversité linguistique.Selon les autorités, cette innovation du Code électoral répond à une volonté d’authenticité et d’ancrage identitaire dans la gouvernance nationale.
« Le Gabon est un pays riche de ses langues et cultures. Il est important que nos dirigeants puissent s’exprimer dans une langue du terroir, ce qui témoigne d’un lien fort avec la population », a déclaré un membre de la CNOCER. Cette mesure suscite cependant des débats au sein de la classe politique, certains y voyant un critère potentiellement discriminatoire.Plusieurs candidats ont déjà exprimé leur position sur cette exigence. Si certains se disent confiants en leur capacité à réussir le test, d’autres dénoncent une disposition qui pourrait défavoriser certains postulants, notamment ceux ayant grandi hors du pays ou dans un environnement francophone strict.
« C’est une initiative louable, mais elle aurait dû être mieux préparée pour éviter d’exclure des candidats compétents », a affirmé un leader de l’opposition.Quoi qu’il en soit, les candidats disposent désormais de quelques jours pour choisir leur langue et se préparer à l’épreuve. La CNOCER a rappelé que le non-respect de cette exigence entraînerait l’invalidation de la candidature concernée. Il reste à voir comment cette mesure influencera le déroulement du scrutin présidentiel et la perception des électeurs face aux compétences linguistiques de leurs futurs dirigeants.
Ombreta MBOUYOU, journaliste stagiaire école
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