Le conseil des ministres tenu le 29 mars 2019 vient de décider l’écrêtement des traitements les plus élevés au sein de la fonction publique via la mise en place d’une Contribution de Solidarité sur les Hauts Revenus (« CSHR »), applicable à toute personne qui émarge au budget de l’Etat et qui perçoit une rémunération mensuelle brute supérieure ou égale à 650 000 francs CFA. Les taux de prélèvement exécutoires par tranches de rémunération sont les suivants : 5 % de 650 000 FCFA à 1 500 000 FCFA ; 10 % entre 1 500 001 FCFA et 2 000 000 FCFA ; 15 % à partir de 2 000 0001 FCFA et au-delà.
Objectifs de Solidarité
La politique de redistribution des revenus poursuit à la fois des objectifs de réduction des inégalités, de protection contre les risques sociaux et de stabilisation de la conjoncture économique.
Le chef de l’Etat semble avoir pour objectifs la lutte contre les inégalités. Pour corriger ces inégalités, l’Etat annonce mettre en place un transfert des ressources des hauts revenus vers les bas revenus pour organiser une solidarité entre les riches et les pauvres. Cette redistribution verticale s’appuie sur une logique d’assistance aux personnes dont les ressources sont insuffisantes.
La protection contre les risques sociaux (logique d’assurance) semble être devenue une priorité pour le gouvernement Gabonais. Et la CSHR se veut pour preuve. Pour assurer les individus victimes de risques sociaux, l’Etat veut mettre en place un transfert de ressources qui permet d’organiser une solidarité entre les célibataires et les familles nombreuses, les bien-portants et les malades, les actifs et les retraités, les travailleurs et les chômeurs.
Quelques doutes subsistent
La Contribution de Solidarité sur les Hauts Revenus (« CSHR ») qui est l’une des mesures spectaculaires du dernier conseil des ministres demeure un peu évasif pour bon nombre de Gabonais qui se sont maintes fois exercés à croire en un gouvernement qui annonçait des décisions louables mais qui s’esquivait dans l’exécution des dites mesures.
« Cette décision avait déjà été entérinée lors d’un précédent conseil des ministres en juin dernier, nous souhaitons vraiment que cette mesure soit appliquée mais nous n’y croyons pas trop. De plus, si finalement on réussi à prélever ces taux aux hauts fonctionnaires, je ne suis pas sur que cet argent profitera aux Gabonais, mais dans tous les cas on attend voir », a confié monsieur Mihindou d’un ton sceptique.
En effet, le gouvernement gabonais s’est toujours illustré dans la propagande et les grandes mesures lors des conseils des ministres. Cette pratique est courante et c’est progressivement que les espoirs des uns et des autres se sont évanouis. Comme l’a indiqué Ali Bongo, « il s’agit de mettre ces mesures à exécution, autrement dit de passer des annonces aux actes. Au Gabon, l’heure est aux travaux pratiques. »
Affaire à suivre
MENGUE
]]>
Commentaires