L’inceste, que l’on peut définir communément comme des violences sexuelles commises sur un mineur par des membres de sa famille, est une violence particulière qui attaque l’identité de l’enfant et sa place au sein de sa famille, et brouille tous ses repères. Un phénomène qui reste encore tabou et véritablement répandu au Gabon.
Bien que peu évoquer dans nos sociétés et au sein de nos cellules familiales africaine, l’inceste, selon les psychologues, détruit la confiance de l’enfant envers ses figures d’attachement fondamentales. Il le réduit à un objet sexuel au mépris de ses besoins fondamentaux et dans le déni de sa souffrance.
En effet, ce phénomène avilissant réduit automatiquement la force et l’autorité du lien qui unit et assujettit l’enfant à sa famille, censée être le garant de sa sécurité. Jointe à la dépendance de l’enfant, ce fait le rend inévitablement « prisonnier ». Il ne peut ni s’opposer, ni fuir, juste subir et survivre comme un automate.
L’inceste envers les mineurs au Gabon, est presque devenu depuis quelques années, un effet de mode. Un phénomène massif, malheureusement aux conséquences très graves sur la santé physique et mentale des enfants victimes de ces déviations, tant à court, moyen et long termes. Surtout, si aucune protection et des soins adaptés ne sont pas mis en place.
Des récits et des faits divers sur ce phénomène, sont désormais légions au Gabon, à l’instar de ce portgentillais, qui a été placé en détention préventive à la prison centrale de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon en mars dernier. Ce dernier serait inculpé de viol d’ascendant sur la personne de sa fille mineure de moins de 15 ans.
L’inceste est donc un coup porté sur ce qu’on appellerait la « Ceinture brodée » que constitue d’une certaine manière le clan. Il consiste à rompre cette ceinture de sécurité familiale ou clanique et touche la fondation de la société. L’inceste fait ainsi partie des violations qui touchent directement l’ordre fondateur, à l’intouchable.
Les causes sont autant multiples que complexes. Mais les principales sont notamment, l’ignorance due au manque de transmission des valeurs traditionnelles par les ainés aux cadets, l’esprit iconoclaste ou la revendication d’une pseudo liberté que donne l’éducation moderne occidentale, une préparation ou pacte mystique, la confiance et la complicité exagérées entre membres d’une même famille, et l’influence psychologique que peut exercer un membre sur un autre, exactement comme le rapport du maître et l’esclave, du pasteur et ses disciples, ou encore du tyran et ses larbins.
Il est désolant de constater que lorsque ce fait est su, il est tu, on en fait un tabou pour conjurer le sort. Sinon, il devient la preuve que telle famille a failli à l’éducation de ses enfants. Et que ceux-ci ne respectent plus rien, étant donné qu’ils ont érodé le lien sacré. Par conséquent, ils deviennent infréquentables, au risque de propager leur salissure. Qu’à cela ne tienne, il est vivement conseiller aux autorités de tout faire pour protéger les victimes de cette bassesse.
F.G.M
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