L’actuel procureur de la République, André Patrick Roponat a lors d’un communiqué à la presse nationale et internationale, dévoilé les hauts cadres et responsables d’administration publique et parapublique placés en détention préventive pour « détournement de fonds publics » ou « complicité de détournement de fonds publics ». Placés sous mandat de dépôt, ces derniers n’attendent plus que le verdict final.
Après avoir été entendu lors d’une audience à la Cour criminelle spéciale (CCS) de Libreville entre le mercredi 27 et le jeudi 28 novembre 2019, il a été décidé par le juge en charge de cette affaire de malversation, de détournement de fonds publics ou encore de complicité de détournement de fonds publics que les responsables de cette forfaiture lourdement condamnable, soient purement et simplement placés sous mandat de dépôt.
Parmi les personnalités placées sous mandat de dépôt, figurent l’ex-patron de la Gabon Oil Company (GOC), Patrichi Tansa, l’ex-directeur de la Société Equatoriale des mines (SEM), Ismaël Ondias Souna, le conseiller de la GOC, Lionel Diambou, l’ex-directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS), Allogho Akoue Renaud, l’ex-administrateur directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Herman Nzoundou Bignoumba, l’ex-directeur des opérations de la Société gabonaise de raffinage (SOGARA), Serge François Bruno Gassita, et pour terminer, l’ex-directeur financier et comptable de l’OPRAG, Julien Enonga Owno.
Par ce coup de filet magistral, on peut aisément affirmer que c’est bien la première fois que le Gabon ou encore, que la justice gabonaise arrive à mettre autant de personnalités ayant bénéficié de bien de privilèges sous les verrous. Certes, leurs culpabilités dans ces nombreuses affaires de détournement, de malversation, de blanchiment ou d’enrichissement illicite restent encore à démontrer. Il n’empêche que la mise sous mandat de toutes ces personnalités, est de nature à redonner confiance aux populations qui ne croyaient plus en la justice de leur pays.
En effet, ces interpellations multiples, suivies des incarcérations, semblent parfaitement être en accord avec la vision du chef de l’Exécutif gabonais, qui a toujours fait de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités. En effet, par des mesures mises actuellement en application dans le pays, Ali Bongo Ondimba se veut ferme dans son engagement. «Il est capital pour notre nation d’en finir une bonne fois pour toutes avec la corruption qui gangrène nos institutions. Il est capital d’en finir avec la mauvaise gestion, la mauvaise gouvernance », avait-il indiqué lors de son discours du 8 juin 2019 dernier.
Rappelons néanmoins que bien que les charges aient été écartées pour sept personnes, dont le directeur administratif et financier de la GOC, Michel Damas, le directeur juridique de la Gabon Oil Marketing (GOM), Gilles Térence Mba Ella, ou encore le directeur des investissements et du développement à la SEM, Ashley Patrick Akendengue Toizoun, l’enquête suit toujours son cours. L’opinion publique espère surtout que l’ensemble des personnes impliquées dans ces affaires de près ou de loin, soient purement et simplement mises aux arrêts.
« Le bras de la Justice ne doit pas trembler face à la corruption et l’enrichissement illicite qui n’ont pas leur place au Gabon. Il nous faut une administration où règne et prévaut le sens de la justice et de l’égalité », a martelé le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. Une déclaration qui aujourd’hui devra faire réfléchir plus d’un avant de s’engager dans une voie de facilité. Car il semblerait que désormais au Gabon, le crime ne soit plus impuni. Force reste à la loi.
FGM
Commentaires