Suite à une enquête menée sur le terrain par nos équipes au cours des deux derniers mois dans la capitale gabonaise, il ressort que près de trois lycéens sur cinq (3/5), iraient régulièrement à l’école avec moins de 500 francs CFA en poche.
Aller à l’école le matin parfois sans prendre le petit déjeuné, et y passer toute la journée avec moins de 500 francs en poche pour le goûter, tel semble être le quotidien de bien d’élèves au Gabon. Ces derniers pour tenir le rythme imposé par leur apprentissage, seraient parfois obligés de limiter leurs dépenses. Ou encore de solliciter l’altruisme des autres élèves plus nantis qu’eux.
Sachant que pour apprendre et rester concentré tout au long de la journée, les élèves ont besoin de beaucoup d’énergies et de forces, et qu’au Gabon, le sandwiche le moins couteux auprès des commerçantes est à 300 francs. Il est évident que si le matin, la faim au ventre, ces derniers dépensaient leur maigre butin, à la première récréation ils n’auront plus rien pour manger. Et suivre les cours avec le ventre vide, n’est pas très aisé ni recommandé selon le corps enseignant.
« Maman me donne parfois 350 le matin pour manger à l’école. Donc j’achète le morceau de pain à l’haricot que je coupe en deux. Je mange un bout et l’autre bout, c’est pour 10h. Les 50, c’est pour acheter le sachet d’eau ou la glace. Mais parfois, je mange mon pain avant la récréation et après à 10h, mon ami me coupe souvent un peu son pain. Mais quand il refuse de me donner son pain, bein je reste faim ce n’est pas grave. Je sais que je vais aller manger à la maison après », c’est exprimé un jeune apprenant du lycée Mbélé.
Cette situation met une fois encore en évidence, la crise économique qui prévaut actuellement au Gabon. Les conditions défavorables ou de précarité de certains ménages qui éprouveraient des difficultés à pouvoir joindre les deux bouts. Mais qui par amour pour leur progéniture et dans le souci de leur assurer un avenir meilleur, feraient des pieds et des mains pour tout de même les envoyer à l’école même sans rien dans les poches.
FGM
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