Les riverains de Libreville ont été témoins d’une scène hors du commun dans l’après-midi du 18 octobre courant. Un policier a fait le tour de ville accroché sur le capot d’un taxi. Pour cause, un chauffeur en infraction a refusé d’obtempérer.
La préfecture de police a annoncé ce 19 octobre dans un communiqué sur facebook un acte d’incivisme délibéré contre un agent de police au quartier Nzeng-Ayong, Ce dimanche 18 octobre 2020 aux environs de 17 heures 15 minutes.
C’est exactement le dimanche 18 octobre 2020, en fin d’après-midi que la scène s’est déroulée. En effet, tout commence au niveau de la station Oil Lybia non loin du lycée MBELE de Libreville. Alors que les véhicules en provenance du carrefour GP et en partance vers l’échangeur ou le rond-point, roulent sur une file, un taximan a fait le choix d’un mauvais positionnement. «Alors que tous les véhicules observaient cet alignement, un véhicule de marque Toyota Carina à usage taxi roulait sur une seconde file attirant l’attention des policiers en régulation de la circulation» informe le communiqué de la PPL qui soutient que le taxi a forcé le passage.
Un policier en service à cet endroit, voyant l’indélicat, décide de l’interpeller pour une possible verbalisation. Seulement, l’agent des forces de l’ordre ne s’attendait pas ce qui allait suivre. En effet, devant le coup de sifflet de son intercepteur, le taximan a manifesté un refus d’obtempérer. Ce dernier a forcé le passage en dépit des injonctions réglementaires du policier.
Le chauffeur indélicat visiblement agacé par la ténacité de son interlocuteur, a tenté de prendre la fuite en percutant au passage l’agent de police qui par instinct de survie s’est agrippé au capot dudit véhicule. Une manœuvre qui lui a valu un tour de ville de Nzeng-Ayong jusqu’au quartier Kalikak devant les regards médusés des librevillois.
Une fois à Kalikak, le policier très coriace qui n’avait toujours pas lâché prise malgré la longue distance parcourue, a été projeté par l’arrêt brusque du véhicule poursuivi par les policiers et des citoyens de bonne volonté.
Le policier qui a été conduit dans une structure hospitalière de la place s’en est sorti avec plusieurs lésions et un choc au niveau de la tête. Le chauffeur, après avoir abandonné le véhicule à hauteur de Kalikak, a été interpellé par des agents de la Gendarmerie nationale. « Une enquête a été ouverte à l’issue de laquelle il sera présenté à la justice», informe la PPL.
Un acte d’incivisme qui ne saurait être justifié, car bien que certains usagers se plaignent constamment des méthodes peu orthodoxes de certains agents des forces de l’ordre lors des interpellations, il n’en demeure pas moins que ces agents représentent l’autorité. Par conséquent, porter atteinte à l’intégrité physique ou morale d’un agent en tenue revient à fouler l’institution qu’il représente aux pieds.
Pour rappel, le Code Pénal gabonais prévoit des sanctions à l’encontre de toute personne s’étant rendue coupable de violences et voie de fait contre des agents de la force publique, dans l’exercice de leurs fonctions. En effet, l’article 260 dudit Code dispose que « si les violences visées à l’article 257 et 259 ont été la cause des blessures ou si elles ont été faites avec préméditation ou guet-apens, la peine d’emprisonnement est portée à deux ans au plus, et l’amende est de 2.000.000 de francs au plus ».
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