Une béninoise, la trentaine révolue nommée Nadège Santos vivant au quartier Matanda, a récemment été écrouée à la prison centrale de Port-gentil pour avoir exploité un adolescent de 15 ans dans la vente de poisson fumé.
Depuis trois décennies, en effet, le Gabon constitue un pôle régional majeur vers lequel convergent de nombreux mouvements migratoires, dont l’un des plus importants et des moins connus est un trafic clandestin d’enfants originaires des pays de l’Afrique de l’Ouest. La maltraitance d’enfants est une pratique qui, bien que prohibée au Gabon, reste très répandue dans certaines localités. Non scolarisés, battus et exploités, ces enfants sont dénigrés en tant qu’être humain à part entière dans la société.
D’après nos confrères de L’Union, tout part d’une dénonciation d’une personne de bonne fois qui a tenu à garder l’anonymat auprès de la juge en charge des mineurs, Vanessa Ambonguilat. C’est de là que cette dernière va mettre la main sur la ressortissante béninoise .
Une maltraitance dont le petit serait victime depuis son arrivée au Gabon en 2015. Il en ressort qu’il était régulièrement battu par Nadège Santos. Âgée de 36 ans, cette commerçante béninoise aurait même exigé à l’adolescent d’être le compagnon de pêche de son concubin plutôt que d’aller à l’école. Plus grave, il aurait été obligé de faire fumer du poisson toutes les nuits avant de les vendre le matin.
Au Gabon, le Code pénal condamne cette pratique inhumaine. Notamment en son article 225 alinéa 1 qui dispose que « l’auteur de traite des êtres humains est puni de 7 ans d’emprisonnement au plus et d’une amende de 100.000.000 de francs au plus ». Il est néanmoins prévu que cette peine peut être revue à la hausse soit à 10 ans d’emprisonnement au plus si la victime a été exploitée « à des fins de servitude ou d’esclavage ». Si les accusations qui pèsent sur Nadège Santos sont avérées, cette dernière encourt une lourde peine.
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