Le secteur de l’exploitation forestière semble manifestement gangrené d’agents véreux, mue par un appétit financier d’une voracité sans limites. C’est le cas de le reconnaître.
Sur une opération conjointe de la douane internationale et Interpol, 353 containers de Kevazingo, un bois protégé en République gabonaise, ont été saisis par la justice. Parqués sur le site de 3C Transit, la matière protégée a tout bonnement été dérobée. Comment et par qui ? Les questions taraudent encore les autorités.
A la faveur d’un point-presse tenu le mardi 7 mai courant, Olivier Nzahou, procureur de Libreville, a dit traquer jusqu’au bout les mafieux, laissant transparaître que ces derniers gangrèneraient une administration spécifique résolue à saboter l’enquête : « Alors qu’ils avaient parfaitement connaissance des enjeux du dossiers et du trouble à l’ordre public économique occasionné par les faits objets de la procédure pendante chez le juge d’instruction, les mêmes agents ont sciemment ordonné le déplacement desdits conteneurs aux fins d’exportation frauduleuse, au mépris des intérêts supérieurs de l’Etat» a-t-il indiqué.
Sans lésiner, le procureur a, au cours de son échange avec la presse locale, soutenu que les containers auraient été déplacés sous instructions de certains agents véreux du ministère des eaux et forêts.
Un énième cas, lorsqu’on sait qu’il y a peu, Guy Bertrand Mapangou, ministre des Eaux et Forêts dénonçait lui aussi une probable implication de certains cadres de son ministère, dans une exploitation illégale du Kévazingo, de même que dans le trafic des défenses d’éléphants.
« Il faut laver la réputation de l’administration, y compris celle des agents mis à l’index, souvent sans tenir compte de la présomption d’innocence. Ce ministère qui a été un ministère prestigieux, et dont les agents étaient respectés par le passé, a complètement été brisé dans l’opinion. Vous êtes malheureusement vus sous le prisme d’agents tricheurs, de mafia. Même s’il y a deux brebis galeuses qui s’adonnent à coeur joie aux activités répréhensibles, ce ne sont pas tous les agents du ministère qui sont concernés » s’était-il insurgé.
Il faut croire que les mauvaises habitudes ont la peau dure.
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