Pendant plus de 55 ans, les mentalités gabonaises ont été corrompues et les valeurs inversées par le régime déchu. à l’exemple de la corruption dans l’administration et dans la sphère politique, devenue une tradition acceptée intellectuellement même par les Gabonais les plus brillants.Il est impératif d’établir des normes de qualité dans le management politique et administratif. Prenons l’exemple du délégué spécial à la mairie de Libreville, qui, par son exemplarité, commence à changer les comportements au sein de l’institution municipale en arrivant au travail à 7:30 et en exigeant aux agents municipaux la même ponctualité.
Bien que la restauration des institutions soit actuellement impulsée par le Président de la transition, Chef de l’État, les organisations politiques, de la société civile et religieuses doivent entreprendre la restauration des valeurs et des mentalités. C’est ce que j’appelle l’« Initiative pour la Restauration des Mentalités » (IRM). Les populations gabonaises doivent être exposées à l’excellence et à des comportements vertueux, en phase avec notre volonté de hisser le Gabon parmi les pays prometteurs en termes de développement. La valeur humaine (la qualité des hommes et femmes) étant essentielle pour tout développement. Si je prends l’exemple du Rwanda, qui a connu un développement fulgurant malgré un génocide ayant décimé près d’un million de Rwandais, je me conforte dans l’idée selon laquelle rien n’est perdu d’avance.
Il suffit de prendre une décision et de mener des actions sur le terrain, auprès des plus jeunes, pour inverser la tendance des mentalités actuelles.La cellule familiale devra être le lieu de confirmation du succès du Gabon dans le domaine de la restauration des valeurs. C’est au sein des familles gabonaises que nous verrons si nous progressons dans la bonne direction. Naturellement, l’école gabonaise devra jouer son rôle. Il est essentiel que les chefs d’établissements et les enseignants soient suffisamment sensibilisés pour intégrer dans les programmes scolaires et dans la méthodologie d’enseignement, les valeurs républicaines qui seront le socle du nouveau Gabon que nous appelons de tous nos vœux.Je ne suis pas naïf. Je sais aussi qu’il y aura des résistances à ce projet noble parce que changer les hommes est un projet fastidieux. Il nous faut de la détermination pour arriver au bout de ce projet. Modifier notre système de valeurs est une guerre qui vaut d’être menée par les enfants de ce pays.
La Concorde, notre hymne national, décrit parfaitement ce que le pays doit faire et les dangers qui nous guettent.Enfin, il sera essentiel d’évaluer le travail que nous initierons dans le domaine de la restauration des valeurs. Comment procéder à cette évaluation ? C’est là la grande question. Trop souvent, des initiatives ont été prises sans définir les critères d’appréciation des résultats. Il est impératif de mettre fin à cette navigation à vue.Je reste confiant dans la capacité du peuple gabonais à surmonter ses propres difficultés pour arriver à être débarrassé des comportements indigents qui ont tant brisé les rêves de la jeunesse gabonaise. C’est enfin notre essor vers la félicité.
Jo Dioumy Moubassango, IRM
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