Les veuves ont été à l’honneur ce jeudi à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la veuve célébrée depuis le 23 juin 2010 grâce à une initiative de la Première dame du Gabon, portée à l’ONU par la diplomatie gabonaise. Dans son discours de circonstance, le ministre de la Justice, Erlyne Antonela Ndembet, a fait un bilan lucide et objectif sur les actions menées au Gabon contre la spoliation des conjoints survivants et particulièrement des veuves.
«De ce point de vue, force est malheureusement de reconnaître que malgré les nombreuses initiatives prises pour la protection des veuves et des orphelins, leur situation, en dépit de quelques avancées et de quelques résultats encourageants, reste préoccupante dans notre pays», a-t-elle déclaré. La Garde des Sceaux Erlyne évoque les initiatives prises par le gouvernement, appuyé dit-elle, par l’implication volontariste de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, et le travail réalisé par les associations et ONG luttant pour la protection des veuves et des orphelins.
«Il y a encore trop de femmes qui, lorsqu’elles perdent leur mari, perdent en même temps leur identité, leurs droits fonciers, leurs biens, leurs revenus, leurs dignités et, parfois même, leurs enfants !», a-t-elle soutenu. Selon elle, encore trop de veuves se retrouvent dans une insécurité physique, menacées, injuriées publiquement, expulsées de leurs domiciles.
«Alors même qu’elles viennent d’être exposées à un traumatisme moral provoqué par le décès de l’époux», a-t-elle regretté, trop de veuves n’ont pas le temps de faire leur deuil, parce qu’elles doivent faire face à des tracasseries sociales, administratives et judiciaires pour assurer la garantie de leurs droits et préserver un patrimoine qui est pourtant le leur.
Conscient de cette réalité, a-t-elle dit, le gouvernement «a entendu intensifier son action en faveur de la garantie effective de leurs droits». Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale dite «Gabon-Égalité», note-t-elle, le gouvernement a mis un accent particulier sur la lutte contre la spoliation des conjoints survivants et particulièrement des veuves.
Notamment, en renforçant et en aggravant le dispositif juridique de répression des violences morales, psychologiques, économiques et patrimoniales à l’égard des femmes et en mettant en place des mécanismes d’aide et d’accompagnement des veuves dans leurs démarches administratives et judiciaires. «Le gouvernement entend réaffirmer, non seulement son engagement à protéger ces personnes vulnérables», a-t-elle déclaré. Indiquant que le thème retenu pour cette année est «Ensemble pour la défense des droits des conjoints survivants», Erlyne Antonela Ndembet a appelé à un changement de mentalité pour régler la question des violences en tous genres.
Pour rappel, cette journée a été adoptée par l’Assemblée Générale des Nations-Unies le 21 décembre 2010. Elle est le résultat d’un plaidoyer entrepris par la Première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba. Dans le monde, on recense près de 250 millions de veuves.
Au Gabon, comme dans beaucoup de pays africains, les veuves sont souvent confrontées à la solitude et au rejet de la belle-famille. A travers cette journée la veuve peut se souvenir de ce qu’elle est et être remarquée dans la société.
La Rédaction
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