Le Gabon est l’un des rares pays du continent africain à offrir une couverture maladie universelle à sa population. L’Etat, faut-il le reconnaître, a considérablement renforcé la protection sociale des segments de la population autrefois exclus du système, comme les populations rurales non salariées ou les travailleurs du secteur informel. Si les Gabonais étaient sceptiques dès l’annonce de la création d’une telle assurance maladie, 12 ans après, il est clair que la CNAMGS constitue un réel soulagement pour les populations malgré les manquements observés. « Le fait d’être assurés ne nous garantis pas l’accès à tous les médicaments. Il y’a un véritable triage, pire certaines pharmacies ne prennent plus en compte cette assurance suite aux non paiement de la société. Dans certaines cliniques la carte d’assuré ne vous donne droit à aucun soin, et en pharmacie vous êtes un peu négligés» a martelé madame Laure interrogée dans les artères de Libreville lors d’un micro trottoir réalisé par notre média.
Aussi, certains citoyens souhaiteraient voir quelques améliorations : « La CNAMGS devrait vraiment prendre en compte plus de médicaments, certaines opérations devraient être gratuites et le règlement des prestataire doit être fait à temps afin que nous pussions jouir de tous les privilèges qu’offre cette assurance» a suggéré madame Andeme.
Les missions et objectifs de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale
La Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale a pour mission de Garantir la couverture maladie à l’ensemble de la population gabonaise, d’assurer le service des prestations familiales aux Gabonais Économiquement Faibles (GEF), qui perçoivent des allocations familiales, une prime de rentrée scolaire et une prime à la naissance sous forme de layette. Et pour ce qui est des objectifs, il s’agit de l’amélioration de l’accès aux soins de santé ; de la contribution à l’amélioration de l’offre de soins et de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
« La CNAMGS est un réel soulagement pour les Gabonais économiquement faibles surtout avec cette crise qui prévaut actuellement dans le pays. Et je vois que le Directeur actuel , Renaud Allogho est entrain d’étendre les services de la structure dans l’arrière pays. Vraiment nous sommes satisfaits » a soupiré Monsieur Koudjonou
En plus de la gestion de l’assurance maladie obligatoire et universelle, la CNAMGS est également chargée de la gestion des prestations familiales des Gabonais économiquement faibles , aux termes de l’ordonnance n°0023/PR/2007 du 21 août 2007 fixant le régime des prestations familiales des Gabonais économiquement faibles.
L’assurance maladie n’est pas un mythe
A ce jour, la CNAMGS compte 1 million d’assurés et les immatriculations dans l’arrière pays continuent afin d’assurer à tous une meilleure couverture maladie. Cette dernière prend en charge, sans contribution des bénéficiaires, les frais liés aux soins externes, aux hospitalisations, aux produits pharmaceutiques courants et aux évacuations sanitaires.
« Je suis immatriculé moi même. Les produits sont vendus à moindre coûts lorsque nous allons avec nos ordonnances munis de notre carte d’assuré. Ceci constitue vraiment une avancée» a indiqué monsieur Abibe.
Une évolution progressive
La CNAMGS présente encore des faiblesses notamment au niveau du recouvrement, de l’immatriculation des assurés, de la distribution des cartes, de la compilation des données informatiques, de l’efficacité de la dépense, ainsi que l’efficacité dans le règlement des factures des partenaires. Toutefois le Directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale Renaud Akoue Allogho travaille d’arrache pied avec ses équipes pour pallier à ces manquements.
En définitif, La mise en place de la CNAMGS au Gabon est une expérience innovante et prometteuse dans le long processus de l’atteinte de la couverture sanitaire universelle. Cette expérience tient sa spécificité de la mise en place d’un impôt spécial assis sur le chiffre d’affaires des sociétés de téléphonie mobile et de transfert d’argent pour financer les soins de santé des plus démunis. Le choix d’une adhésion progressive, en commençant par les plus vulnérables et en continuant ensuite par les salariés du secteur formel, constitue la seconde innovation.
Mengue
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