La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) est en déficit de 9 milliards de FCFA. L’administration recouvre 22 milliards de FCFA par trimestre. 12 milliards sont affectés aux prestations familiales, les maladies, accidents de travail, le fonctionnement … Et 10 milliards sont affectés au payement des pensions. Rappelons que le montant normal des pensions s’élève à 19 milliards de FCFA. Ce qui explique le trou financier actuel.
En effet, le 12 octobre dernier, le Directeur Général de la CNSS, Patrick Ossi Okori était l’invité de l’émission Dafreshmorning sur la radio Urban FM.
Une occasion pour lui de faire le point sur la question du paiement des pensions aux retraités gabonais. Une situation qui, depuis quelques jours, a amené les anciens travailleurs à assiéger les locaux de la CNSS et quelques fois la voie publique, dans le cadre d’une manifestation de revendication.
Donnant explication à la situation, le DG de la CNSS a tout d’abord voulu s’exprimer sur le nombre importants de retraités en attente de régularisation de leur situation, avant sa nomination à la tête de cette administration : « nous avons trouvé 5 150 retraités qui attendent leur premier droit à pension depuis certains trois ans pour certains. Les plus anciens, cinq ans. Nous découvrons même qu’il y a un retraité qui attend sa pension depuis 1999 ». Au moment de sa prise de fonction, la situation était déjà intenable.
Une situation de cumul de plusieurs années qui a conduit la Caisse de devoir d’importantes sommes d’argent : « le tout de ces nouveaux droits qui étaient impayés par tous mes prédécesseurs cumulent autour de 18 milliards de FCFA dont, 7 milliards pour la première pension qu’on doit verser à un assuré dès qu’il part à la retraite. Et le restant dû était essentiellement constitué des arriérés ».
Mais quelles sont les raisons de cette situation ?
Pour le DG Patrick Ossi Okori, c’est très simple : « Mes prédécesseurs n’ont pas eu le courage d’aller payer ses nouveaux droits à cause de la situation financière. C’est-à-dire, s’ils ouvrent les vannes, la situation financière qui était déjà assez tendue va s’accentuer ».
Mais pas que, il y a aussi les « dépenses de fonctionnement (…) sont très élevées ; nous avons des dépenses techniques d’à peu près 28 milliards par trimestre. Tout ça constitue une dépense globale de 31 milliards par trimestre ». Pour régler ce problème, le DG précise que « nous avons besoin d’à peu 15 milliards par mois pour bien fonctionner ».
À côté de ces problèmes internes, il y a aussi que les 700 entreprises au Gabon ne cotisent pas pour à peu près 300 milliards de dettes.
La question de la CNSS devient de plus en plus grave. Et ce au grand dam des retraités qui doivent, pour profiter du fruit de leur labeur, barrer des routes, dormir des nuits à la belle étoile etc.
Entre la réduction du train de vie de la caisse et la rigueur dans le recouvrement, l’État doit réagir avec promptitude.
Commentaires