Réunis en assemblée générale samedi dernier à l’école publique Martine Oulabou de Libreville, les enseignants membres du SENA et de la CONASYSED ont voté, la mort dans l’âme, en faveur de la suspension de leur longue grève qui paralysait l’école gabonaise depuis la rentrée en octobre.
« La base a décidé de suspendre la grève », a résumé Fridolin Mve Messa président du Syndicat de l’éducation nationale (SENA).
« Nous avons lancé un signal fort au gouvernement. Nous allons observer son attitude. Nous lui accordons 2 mois pour régulariser les salaires coupés », a-t-il ajouté.
En novembre, le gouvernement avait appuyé là où ça fait mal, en décidant de suspendre le salaire de tous les enseignants grévistes ou identifiés comme tel selon le temps d’absence, et d’autres mis sous bon de caisse avec le paiement de leur prime de logement.
« Quand vous n’avez plus l’argent votre femme ne vous appelle plus chéri, elle vous appelle par votre nom propre », a plaidé Marcel Libama, un des leaders qui a incité ses camarades à voter en faveur de la suspension de la grève.
Les ex-grévistes demandent au gouvernement de rétablir les salaires et restituer les sommes retenues urgemment comme preuve de sa bonne foi.
Le SENA et la CONASYSED se sont coalisés pour exiger du gouvernement la prise d’un arrêté organisant les concours internes d’entrée à L’ENI et à L’ENS, la création d’une commission d’examen des dossiers des enseignants en activité dans le cadre du recrutement direct initié par la tutelle, le non renforcement du dispositif sanitaire dans les établissements scolaires pour mieux lutter contre la COVID-19.
Mais aussi l’absence d’un guichet unique spécial chargé de l’accélération du traitement des situations administratives des agents du secteur Education.
« Si le gouvernement ne montre pas sa bonne foi, nous allons aviser », a conclu Mve Messa.
Emmanuel Angué
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