Avortements clandestins, alcoolisme, échec scolaire et délinquance juvénile…Ces maux qui minent la jeunesse gabonaise trouveraient-ils leur source dans le phénomène de la démission parentale ? Cet article questionne l’importance du facteur que pourrait constituer la « démission parentale » dans le processus de construction du parcours délinquant. Il s’appuie pour sur les résultats d’une recherche menée par le Dr Lionel Ovono NZE, chercheur en sociologue La « démission des parents » face aux enfants, faute d’être directement mesurable, est de manière croissante invoquée comme une cause de délinquance juvénile. Mais est-il légitime d’attribuer à la famille un rôle déterminant dans les comportements déviants des enfants ? Au préalable à toute réponse, Laurent Ovono NZE, évoque Trois thèses fréquemment soumises à l’examen. D’abord, l’existence d’un lien entre « décomposition » familiale (divorces, foyers monoparentaux, absence du père) et délinquance. Sur ce plan, le bilan est globalement négatif : les études ne montrent pas de lien direct, sauf en ce qui concerne la consommation de drogues. Ensuite, on s’interroge sur la reproduction par les enfants de comportements parentaux pathologiques (violences, abus sexuels, dépression, alcoolisme). Dans ce domaine, écrit Laurent Ovono NZE : « il est avéré qu’il existe de puissants mécanismes de transmission intergénérationnelle des dysfonctionnements familiaux criminogènes », même si le déterminisme est partiel et s’observe de préférence dans des milieux défavorisés. Enfin, dans les cas de délinquance ordinaire, c’est l’absence de contrôle parental à l’adolescence qui est incriminée : sans en être la cause, la famille serait incapable de prévenir et contenir les premières dérives des jeunes gens. Ce constat est une évidence, souligne Lionel Ovono NZE, mais ne prend sens que si l’on tient compte des conditions dans lesquelles vivent les parents. Les études montrent que, dans la majeure partie des cas, les facteurs de pauvreté et d’environnement social sont déterminants : ce sont eux qui « ruinent la capacité de contrôle des parents ». Au bilan, la « crise de la famille » ne paraît pas être un facteur explicatif de la délinquance juvénile, la « démission des parents » n’étant que la manifestation seconde de causes socio-économiques plus profondes qui la déterminent. Il convient donc, selon Lionel Ovono NZE, d’orienter la recherche dans ce sens]]>
LA DEMISSION PARENTALE SERAIT-T-ELLE LA PRINCIPALE CAUSE DE LA DELINQUANCE JUVENILE AU GABON ?
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