Humoriste gabonais de 26 ans atteint d’une insuffisance hormonale, Le Petit Mayombo est devenu une star du web en quelques mois. Avant de s’attaquer à la scène de l’Olympia, il nous raconte son parcours et son état d’esprit, basé sur l’autodérision et la persévérance.
Il suffit de traîner un petit peu sur les réseaux sociaux pour voir sa trogne apparaître. En quelques mois, Le Petit Mayombo s’est transformé en véritable star à grand renfort de vidéos singulières, où il invente et déclame des expressions devenues virales : « Tu vois les retombées ? », « L’erreur, l’erreur… ». Grâce à ses traits d’esprits en apparence anodins, le Gabonais s’est attaqué il y a quelque jour à la scène mythique de l’Olympia, sur laquelle il s’est produit en première partie du chanteur Hiro le samedi 8 février.
Une star au Gabon
Le succès vient en fait d’un malentendu : Le Petit Mayombo semble être un enfant de 8 ans. Tout, dans son physique, dans sa voix, tend à le faire penser. Alors, le décalage entre les traits d’esprits et les apparences rendent hilares. Pourtant, Chandry Nzengue Missengue, de son vrai nom, a 26 ans et souffre d’une grave insuffisance hormonale qui a stoppé nette sa croissance à 1,10 mètre il y a de cela plusieurs années.
Résultat, il existe encore quelques médias africains et français qui le prennent pour un enfant, qui parlent de lui comme tel. Une erreur récurrente qu’il a appris à prendre avec philosophie : « Ça m’amuse, mais avant je me fâchais. J’ai grandi, mais c’est toujours dur de passer cette étape de la dérision, surtout lorsqu’on a un handicap. Cela m’a rendu plus positif, cela m’a forgé. Je suis une autre personne désormais. »
Tout démarre en 2014, à Lébamba, petite ville de 6 500 habitants située dans le sud du Gabon. Avec ses amis, après les repas, Le Petit Mayombo amuse la galerie, et se fait filmer par les convives. Les premières vidéos apparaissent et, peu à peu, il se fait connaître dans son pays, jusqu’à ne plus pouvoir prendre un taxi ou faire ses courses sans qu’on ne l’interpelle. « Tout le monde me reconnaissait, tout le monde connaît Le Petit Mayombo. Ils aiment cette force, ce courage qui me pousse à être toujours au top ! »
« J’ai déjà joué devant 40 000 personnes »
Mais il n’y a pas de plan de carrière à l’horizon. Le Petit Mayombo se souvient : « Dans ma tête, je n’étais absolument pas prêt à faire une carrière artistique. Mais le destin en a décidé autrement. Les encouragements des fans ont été ma motivation première. Ce sont eux qui m’ont poussé à poursuivre ce rêve, qui n’en était pas réellement un puisque rien n’était programmé. C’est arrivé brusquement, grâce à Dieu. » Puis, il s’est entouré, a travaillé, a peaufiné son personnage jusqu’à atteindre les zygomatiques de la diaspora africaine basée en France.
Depuis, de nombreuses personnalités ont partagé ses vidéos. Des footballeurs, des chanteurs, toutes sortes de célébrités qui lui ont permis de cumuler 228 000 abonnés sur Instagram, 70 000 likes sur Facebook, et 48 000 followers sur Twitter. Jusqu’à ce que ce fan de l’olympique de Marseille décide de professionnaliser la chose, de prendre un manager, et de se lancer à l’assaut des scènes françaises.
L’Olympia est une forme de consécration, mais Le Petit Mayombo n’est pas un novice : « Je faisais déjà de la scène au Gabon : en août 2019, j’ai joué devant 40 000 personnes là-bas. » Pour l’occasion, il prépare notamment l’un des sketchs qui l’a révélé à la scène, déjà interprété sur le plateau du Canal Comedy Club lors d’une soirée dédiée au Gabon. « Il va falloir être sérieux, être à la hauteur de cette salle », conclut-il. Avec le soutien inconditionnel de son public et son originalité, cela devrait très bien se passer.
Source : France-Ouest/ Focus Groupe Média
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