La liberté d’expression connaît des limites de toutes sortes dont il convient d’appréhender les rouages pour les mettre en œuvre. Au Gabon, il est commun de voir plusieurs médias qui se font sanctionner par la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour avoir diffusé du contenu inapproprié.
Face aux nombreuses dérives des médias, notamment des sites d’information en ligne au Gabon, comme la multiplication d’articles diffamatoires ou la propagation de fake news, il convient de se demander qu’en est-il vraiment de la liberté d’expression.
Rappelons que la frontière entre la liberté de la presse et la diffamation est très fine mais bel et bien établie. Par conséquent, pour limiter les dégâts causés par la diffusion des fausses informations et des propos dégradants vis-à-vis d’autrui, certains plaident en faveur d’un système plus rapide, efficace et pragmatique au niveau des sanctions. Les tenants de cette ligne avancent, en guise d’exemples, des sanctions financières systématiques ou encore la publication facilitée de droits de réponse barrant la une des sites d’information pris en défaut.
Récemment, lors d’une conférence de presse, la Présidence de la République gabonaise s’est exprimée sur la question de la diffusion de propos diffamatoires par le biais de son porte-parole. «On l’avait dit dans un communiqué, il y a quelques mois. Pour ce type d’agissements, la présidence de la République aura une fermeté exemplaire. On ne laissera pas passer ce type d’agissements. Il y aura à chaque fois une réponse adaptée, forte, en lien direct avec les textes en vigueur dans notre pays», a prévenu Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence.
En attendant une éventuelle évolution de la réglementation, au Gabon, un constat est largement partagé : la liberté de la presse est trop souvent invoquée, à tort et à travers, par ceux qui manquent de professionnalisme et pensent pouvoir diffamer ou diffuser de fausses informations en toute impunité. Un système qu’il est grand temps de corriger.
Notons que selon l’article 28 de la Loi n°07/2001 du Code de la communication audiovisuelle, cinématographique et écrite, « Tout journaliste est responsable de ses écrits et de ses sources d’information. Il doit s’assurer que l’information qu’il diffuse est juste et exacte et éviter d’exprimer des commentaires et des conjectures sur des faits non vérifiés. Il lui est également interdit l’insinuation malveillante, la calomnie, l’injure, l’altération des documents, la déformation des faits, la falsification par déformation, sélection ou infidélité, le mensonge.
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