La Direction Générale de la dette, dans son dernier rapport, annonce que la dette publique du Gabon est à hauteur de 6.426,4 milliards de FCFA. Une augmentation de 14,6 % culminée au cours des trois (3) premiers mois de l’année 2021.
Cette hausse du stock de la dette publique est imputable à l’accroissement de l’encours de la dette extérieure qui est de +2,5 % et de la dette intérieure qui se situe à +45,7 %. L’augmentation de l’encours de la dette extérieure (+2,5 %) est due au renforcement des engagements des bailleurs multilatéraux (+16,3 %) en dépit du repli des engagements bilatéraux (-0,5 %), des marchés financiers (-6,1 %) et des créanciers commerciaux (-11,9 %).
Quant à l’encours de la dette intérieure (+45,7 %), cette progression résulte de la hausse des créances auprès des banques, de la dette moratoire et celle envers le marché financier régional.
Au terme de ces évolutions, le portefeuille de la dette publique est composé de 64,3 % de dette extérieure et 35,7 % de la dette intérieure.
La taskforce sur la dette intérieure a permis d’économiser des centaines de milliards de FCFA. Cet argent sert aujourd’hui à améliorer la vie des Gabonaises et des Gabonais. C’est le cas notamment en matière d’éducation.
Il y a quelques mois, le porte-parole de la présidence de la République avait en effet informé que les enquêtes de terrains menées par les différentes composantes de la taskforce, y compris à l’intérieur du pays, avaient permis de déceler plusieurs irrégularités dans les prestations offertes par les entreprises qui réclamaient de l’argent à l’État gabonais. Mieux, plusieurs d’entre elles n’étaient pas en phase avec la loi, particulièrement en ce qui concerne le paiement de leurs impôts et la déclaration de leurs employés. Conséquence : pour éviter d’éventuelles poursuites, les entreprises s’étant trouvées en délicatesse avaient opté pour l’annulation de leurs réclamations. Ce qui a donc permis à l’État de faire de sacrées économies.
Pour apurer une partie de cette dette, le Gabon compte se servir de son emprunt obligataire de 175 milliards de francs CFA, dont la souscription s’est achevée le 3 juin dernier.
Validée par la Task Force pilotée par Nourredin Bongo, la dette intérieure était estimée à 407 milliards de francs CFA à la fin mars 2021. Dans ce montant, 87,5 milliards de francs CFA sont dus à des entreprises locales,
Pour y parvenir, le pays a opté pour la titrisation de ses créances. Concrètement, ce mécanisme financier permet de transformer des actifs peu liquides en titres financiers pouvant être échangés plus librement.
La titrisation des créances à plusieurs intérêts pour le Gabon
Tout d’abord, elle permettra à l’Etat d’accéder directement aux marchés financiers et avoir une source de financement supplémentaire sous des conditions meilleures de financement, en comparaison avec la garantie financière classique.
Ensuite, le pays va augmenter la liquidité de son bilan par la transformation des actifs peu liquides en titres liquides sur les marchés. De même qu’une meilleure gestion des risques de crédit liés aux créances titrisées au marché financier et financer un montant pouvant être très significatif.
Dans une interview accordée le 9 mars au quotidien national l’Union, Nicole Janine Lydie Roboty Mbou a indiqué que la dette n’est pas un problème à la base. « Il est tentant d’opposer la nécessité de faire baisser la dette d’un côté et celle de s’endetter pour financer l’économie de l’autre côté. Je voudrais simplement révéler que la dette en elle-même ne constitue pas un problème. C’est pourquoi l’objectif du gouvernement est de travailler sur l’amélioration de son efficacité dans sa capacité à pouvoir la rembourser. Celle-ci impose, par exemple, que le recours à l’endettement ne concerne que les projets prioritaires et pour lesquels la nécessité économique et sociale est avérée», a expliqué Nicole Janine Lydie Roboty Mbou.
Il faut dire que ces derniers mois, le Gabon a recouru « de manière exceptionnelle à l’emprunt » pour financer son économie considérablement affectée par la crise de la Covid-19. D’après le ministère de l’Economie, au mois de janvier 2021, l’encours de la dette du Gabon s’élevait à 6428 milliards de FCFA à raison de 5907 milliards de FCFA pour l’encours de la dette conventionnée et de 521 milliards de FCFA pour la dette non conventionnée (les instances du trésor, les arriérés de TVA et les arriérés sur les avances statutaires).
Cet encours est au-dessus du seuil en vigueur dans la zone Cemac (70% du PIB). Raison pour laquelle, les autorités ont entrepris de le ramener sous la barre de 50% du PIB. Pour y parvenir, la stratégie du gouvernement vise « premièrement, la poursuite de l’audit des engagements de l’État ; deuxièmement, l’examen de toutes les options de gestion active et de reprofilage de la dette publique afin de desserrer la contrainte sur les recettes publiques courantes ; troisièmement, la relance économique qui vise une création de richesses plus importante permettant de générer les ressources budgétaires nécessaires pour honorer nos engagements et augmenter par la même occasion le PIB ; et, quatrièmement, le paiement régulier des échéances de dette publique », explique le ministre de l’Economie.
FGM
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