Déjà la période des vacances, et avec elle l’incontournable saison sèche. Pour les Gabonais, et en particulier les élèves, cette saison représente le printemps de l’amour. Celle-ci n’est malheureusement pas sans conséquences pour ces jeunes, car souvent la cause de grossesses parfois non désirées à la rentrée. Comment les Gabonais vivent-ils cette saison ? Tout d’abord, ils l’évoquent avec beaucoup de rires.
A la question de savoir pourquoi beaucoup de femmes tombent enceintes après la saison sèche, un quadragénaire est mort de rire. En tout cas, il n’est pas le seul à être gêné à l’idée d’évoquer ce sujet tabou. Mais en creusant un peu, malgré la tendance conservatrice des Gabonais, tout le monde se lâche lorsqu’on leur pose la même question.
« Cette fraîcheur est très forte ! Et c’est ce qui fait que les femmes et les hommes ne peuvent pas supporter de dormir sans s’accouder, les amoureux se rapprochent davantage », explique un homme tout sourire aux lèvres. Une idée que vient confirmer une femme, qui indique pour sa part que pendant la saison sèche, il fait froid et qu’il « faut bien que chacun se rapproche de l’autre ».
Selon la plupart des jeunes interrogés sur le sujet, il ressort que le manque d’activité, l’absence d’espaces de loisirs ou récréatives, sont autant de raisons pour lesquelles ces derniers se « tamponnent » reprenant l’expression d’un lycéen. « Pendant les vacances, certains d’entre nous vont en province. D’autres comme moi restons ici, durant trois mois on n’a rien d’intéressant à faire à part d’aller au bar, en boîte, de traîner dans les rues ou encore de rester avec nos petites. On s’ennuie, donc il faut bien s’occuper », avance en gloussant, Berthold Koumba.
Il faut reconnaître que dans la capitale politique du Gabon et même dans les autres provinces du pays, les espaces de loisir, ou des aires de jeux comme les terrains de football, de basket, les salles de cinéma, les bibliothèques et autres sont pratiquement inexistant. Obligeant ainsi les jeunes, les adolescents à être livré à eux-mêmes durant toute la période des vacances.
Mais le charme de la saison sèche, ne doit cependant pas faire oublier que le SIDA est là. « Malgré les vacances, malgré le changement d’heure, le VIH est présent. Il ne va pas en vacances… Et donc, nous devons nous préserver et nous prémunir d’éventuelles contaminations en utilisant le préservatif », tient à souligner Alexis Nguema Obame, le directeur général adjoint de la lutte contre le SIDA.
Rappelons qu’au Gabon, la prévalence du SIDA est passée de 7,2 au début des années 2000 à 4,1 % actuellement. Cependant, le danger reste permanent. Prudence donc, pendant la saison sèche.
D.J
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