L’épilogue du conflit opposant l’organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) et la multinationale TOTAL Gabon semble être loin si l’on s’en tient aux rebondissements de ces derniers jours. Les faits Le 9 juillet dernier les employés de la filiale gabonaise du groupe Total ont entamé un mouvement de grève de 15 jours. Parmi les préalables il y avait l’évolution des carrières, la classification socioprofessionnelle, le paiement du 13ème mois, l’élaboration d’un nouveau système de rémunération, le groupement d’intérêt économique, le paiement d’un bonus partiel de cession des actifs, la mutation du personnel des sites vers la base, la prime de panier, l’évolution des primes sur le Cap Lopez et la prime de responsabilité. Le 10 juillet, dans une correspondance adressée au ministre du Travail, le bureau de l’Onep dénonce le remplacement des employés de Total-Gabon par le personnel des sociétés extérieures EMTP, SPIE OGS, DIETSMANN sur ses installations, notamment sur les sites du Cap Lopez, PG2, Anguille et Torpille. « Ces violations sont également accompagnées de menaces et intimidations de la direction générale sur les employés grévistes » selon la correspondance. Le 17 juillet, le bras de fer entre Total Gabon et ses employés a pris une nouvelle dimension avec une plainte de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep). Le principal syndicat de ce secteur d’activité a assigné en justice l’opérateur pétrolier. au tribunal de première instance de Port-Gentil, total-Gabon est accusé d’ «entrave au droit de grève». Le vendredi 20 juillet, le travail a repris chez Total-Gabon après la suspension d’une grève de 11 jours. A travers un communiqué parvenu dans notre rédaction ce même jour, l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) précisait qu’aucune discussion n’avait eu lieu avec Total Gabon depuis le début de la contestation. Pour Sylvain Mayabith, SG ONEP, « cette suspension était destinée à favoriser les négociations » Le 1ér août, la compagnie pétrolière Total Gabon et l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) étaient devant la barre au tribunal de Port-Gentil suite au projet de licenciement des six agents qui ont participé à la grève de l’ONEP. Le 6 août 2018, le tribunal de première instance de Port-Gentil a rendu son verdict : l’entreprise française a été reconnue coupable de violation de deux articles du code du travail, relatifs au droit de grève en République gabonaise. Sur l’extrait de répertoire des jugements civils de référés du tribunal de première instance de Port-Gentil l’on pouvait lire : « Statuant publiquement, par ordonnance contradictoire du juge des référés, d’heure à heure, en matière civile et en premier ressort ; disons que l’émission de lettres de convocation à un entretien préalable en vue d’un licenciement pour avoir pris part à une grève non déclarée illicite, constitue un trouble manifestement illicite, né de la violation des dispositions des articles 342 à 345 du code du Travail ». Suite à cela, la justice gabonaise avait ordonné à total Gabon, de cesser toute procédure de cette nature, pour ce motif, à l’encontre de ces six employés. Total-Gabon défie la justice gabonaise après signification de l’ordonnance du tribunal à la requête de l’organisation nationale des employés du pétrole (Onep), le 10 août 2018, la direction générale de Total-Gabon a durcit le ton à travers un communiqué dans lequel il est mentionné : « suite à l’article parue dans la page port gentil du quotidien l’UNION daté du mercredi 08 août, la direction rappelle que le licenciement de 6 collaborateurs pour faute lourde prononcée le 02 Août est irrévocable et que ces derniers ne font plus partie des effectifs de Total-Gabon » Au deuxième paragraphe de ce communiqué, la direction générale de total-Gabon précise « conformément aux dispositions légales, chaque salarié dispose de la liberté de faire grève et ne peut en aucun cas être sanctionné pour cela. Mais cette protection du droit de grève n’est pas illimitée : la même loi prévoit qu’en cas de faute lourde pendant la grève le salarié peut être licencié » Ce lundi, dans une lettre adressée au directeur général de Total-Gabon l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) invite l’entreprise pétrolière a bien vouloir établir les booking des six employés concernés par la procédure qui selon l’ONEP sont censés être à leurs postes, en fonction de leurs rotations. En conclusion, l’ONEP martèle : « faute par vous de coopérer, nous considérerons que la multinationale TOTAL a décidé de braver la justice gabonaise par le refus d’exécuter une décision rendue au non du peuple gabonais, chose que TOTAL ne ferait pas en France » Au regard de ce qui précède, l’on est tenté de dire que le bras de fer entre nationale des employés du pétrole (Onep) et la multinationale TOTAL est loin d’atteindre son épilogue d’où la nécessité pour les plus hautes autorités de la république gabonaise de se saisir de la question afin que justice soit faite en faveur de l’une ou l’autre partie. Pablo Guissamba ]]>
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