Comme bon nombre d’observateurs, plusieurs citoyens gabonais ont suivi avec attention les résultats des élections régionales et départementales qui se tenaient ce dimanche 20 juin. Lesquels résultats seront inévitablement analysés dans la perspective de la campagne présidentielle, qui s’est déjà ouverte.
A moins d’un an de l’élection présidentielle en France, ces élections départementales et régionales vont apporter quelques informations très utiles et les premiers résultats publiés ce dimanche sont parfois surprenants mais riches en enseignements pour les différentes formations politiques et leurs chefs de file. Abstention record, RN moins en vue que prévu par les sondages, avances nettes prises par Xavier Bertrand ou Valérie Pécresse, suspense en PACA où Renaud Muselier résiste à Thierry Mariani, désireux d’offrir la région au RN… Les conséquences sont nombreuses dès l’issue du premier tour ce dimanche 20 juin. Certes, les électeurs ont été peu nombreux à se rendre dans leur bureau de vote ce dimanche pour se prononcer sur le bilan de leur conseil régional et de leur conseil départemental. Mais ces deux scrutins serviront immanquablement de boussole ou, plus encore, de thermomètre. Ce premier tour permettra en premier lieu de jauger le niveau électoral du Rassemblement national, mais aussi de chaque parti sur les starting blocks pour la présidentielle.
Il y a quelques semaines, le baromètre OpinionWay pour les Echos avaient donné des intentions de vote assez claires pour les régionales 2021. A l’échelle nationale, les Français se disaient, fin mai, 27% à souhaiter voter pour une liste LR ; 26% à préférer une liste RN. Seulement 13% indiquaient vouloir voter pour des candidats de la majorité présidentielle, les autres partis semblaient partir avec un grand retard (12% pour EELV, 11% pour le PS, 6% pour la France Insoumise). Aucun sondage d’intentions de vote pour les départementales n’a été effectué à l’échelle nationale, compte tenu du peu de pertinence à accorder à une telle étude.
Pour LREM et la majorité, l’enjeu de ces élections régionales et départementales est de tester une formation politique à l’épreuve de scrutins territoriaux. Pour que La République en marche se transforme en véritable parti et quitte sa forme embryonnaire de plateforme de soutien à un candidat puis à un président, la formation politique créée en 2016 doit parvenir à se doter d’élus locaux, par centaines. Jusqu’à ces derniers jours, avant la clôture de la campagne du premier tour, les sondages donnaient LREM en mauvaise posture dans les intentions de vote, avec quasiment aucune chance de l’emporter dans la moindre région aux régionales. Pour les départementales, la majorité n’a, par ailleurs, aucune certitude sur l’issue du scrutin.
Pour le parti socialiste et le parti Les Républicains, il s’agit de démontrer que les élus de terrain, ceux qui font vivre les instances des “vieux partis” ont la confiance de leurs administrés. La gauche de gouvernement semble en mesure de conserver plusieurs conseils régionaux au terme de ces élections régionales ; LR aussi devrait conserver plusieurs régions de poids, les sondages donnaient cette semaine la droite favorite en Île-de-France en Auvergne-Rhône-Alpes, les deux plus grandes régions de France, mais aussi dans les Hauts-de-France et en Normandie. Les départements sont aussi des terres politiques des partis traditionnels, les PS et LR pourraient ressortir renforcer de ces élections, en démontrant que le “nouveau monde” n’a pas balayé toutes les habitudes politiques. Reste que la lecture des résultats du premier tour ne seront pas des plus claires, compte tenu de la complexité liées aux nombres de triangulaires et quadrangulaires dans ces élections.
Ainsi le deuxième tour nous livrera des résultats issus de moult tractations dont celles jugées ” contre nature “.
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