L’affaire de l’adolescent braqueur de 15 ans abattu le week-end écoulé par un agent des forces de sécurité ne cesse de faire couler beaucoup d‘encre et de salive tant sur la toile qu’au détour des conversations. D’aucuns trouvent des justificatifs à ce geste et d’autres le condamnent fermement.
Il semblerait qu’excédé et impuissant face au taux élevé de la délinquance dans la capitale gabonaise et à l’intérieur du pays, que certains agents des forces de l’ordre et de sécurité nationale soient désormais détenteurs d’un permis de tuer au même titre que James Bond, l’agent britannique 007 si populaire au cinéma. Sinon, comment expliquer qu’un agent des forces de l’ordre censé protéger la population et appréhender les malfrats, ait dégainé son arme et abattu un jeune délinquant sans sourcier ni se préoccuper des conséquences de son geste.
Le fait le plus étrange reste l’attitude des autorités compétentes, qui depuis cet incident non moins négligeable ne se sont toujours pas prononcées. Une situation qui laisse sans voix plusieurs observateurs gabonais. En effet, sous d’autres cieux, un tel acte aussi compréhensible soit-il, aurait déjà fait l’objet d’un communiqué officiel. Mais au Gabon, rien, nada, walou. Tout le monde semble faire comme si de rien n’était et comme si cela n’avait aucune importance. « C’est juste un braqueur de moins dans la société, personne ne va le regretter », a indiqué un riverain particulièrement fan du nouveau justicier gabonais et qui aurait assisté à la scène.
Les faits :
La scène se passe le dimanche 5 janvier 2020, au quartier plein-ciel au niveau de gabon-store. Une femme du 3e âge descendait d’un taxi. Pendant qu’elle cherchait les pièces de monnaie pour régler son trajet, un jeune braqueur est subitement apparu et aurait fortement tiré le sac de la femme âgée. Paniquée, la dame n’oppose aucune résistance et se couche à même le sol.
Quant au délinquant, il aurait rangé son couteau qu’il avait déjà sorti au cas où la victime s’opposait. Avec le Sac à la main, le jeune braqueur prit la poudre d’escampette. C’est à ce moment que la scène a pris une tournure tragique.
Criant au secours tandis que le jeune homme fuyait, un véhicule de type DID gris conduit par un inconnu se serait garé, et de là, 2 coups de fusil ont retenti. Tout le monde a fui les lieux pour revenir quelques minutes plus tard tandis que le véhicule DID avait repris sa route vers l’échangeur du Pk5, tel un justicier défenseur de la veuve et de l’orphelin.
Mais la question que tout le monde se pose, c’est de savoir si cet acte qui jusqu’à ce jour reste impuni, ne va pas susciter quelques idées dans la tête des autres compatriotes qui, comme cet agent semblent désormais avoir ras le bol de se faire détrousser de ses biens. Ou encore d’avoir peur de dormir à point fermé chez soi, sachant qu’il y a un risque de se réveiller le matin dans une maison totalement vide.
Que dire de tous ceux qui désormais ont peur de sortir le soir ou encore de rentrer après une certaine heure. Autant de raison pourrait en effet amener certains gabonais à décider de se faire justice eux-mêmes au vu du manque d’efficacité des forces de sécurité à appréhender ces délinquants. Ou encore l’absence de stratégie mis en place pour éradiquer de manière définitive ce phénomène de la cité.
Cette situation aussi anodine soit-elle pour le moment, si les autorités compétentes n’y prennent garde, pourrait dégénérer et conduire le pays dans l’anarchie la plus totale, où chacun serait libre de se faire justice lui-même.
FGM
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