Le 18 décembre l’adoption du projet de loi constitutionnelle en conseil des ministres, suivi du vote de l’Assemblée nationale le 23 décembre, maintenant c’est au tour du Congrès la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat, aujourdui afin de s’exprimer sur ce texte, technique pour l’essentiel.
Le processus de révision de la Constitution, entamé la semaine écoulée, devrait connaître son épilogue aujourd’hui, avec la tenue du Congrès du Parlement au siège provisoire de l’Assemblée nationale. Et de façon certaine, au regard de la majorité écrasante du Parti démocratique gabonais (PDG) à l’Assemblée nationale et au Sénat, on peut sans grand risque de se tromper affirmer que ce texte passera comme une lettre à la poste. Car, il paraît presque utopique d’imaginer qu’après avoir approuvé, en séance plénière, le projet de révision de la Constitution, députés et sénateurs du PDG se déjugent.
De façon mécanique, du fait d’une majorité écrasante avec plus de 90 sénateurs, le Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir) devrait l’emporter et permettra au gouvernement d’entamer avec sérénité la modification de plusieurs dispositions de la loi fondamentale
Auditionnée à ce sujet, la semaine dernière, Rose Christiane Ossouka Raponda, le Premier ministre, avait indiqué aux parlementaires que «depuis la dernière révision constitutionnelle intervenue le 12 janvier 2018, des évènements très importants ont impacté le fonctionnement régulier des institutions et des pouvoirs publics». Le Chef du gouvernement cite à propos l’indisponibilité temporaire du président de la République à exercer ses fonctions et le non renouvellement de l’Assemblée nationale dans les délais constitutionnels. Il y a donc, pour le gouvernement, la nécessité de combler le vide juridique constaté dans ces différentes dispositions.
Seulement, cette révision qui touche l’article 13 portant sur la vacance du pouvoir fait débat, au point que l’opposition et une partie de la société civile dénoncent cette manœuvre qui, selon eux, ne vise qu’à perpétuer des intérêts personnels.
A l’Assemblée nationale où le débat était porté devant les élus du peuple, le député Jean Robert Goulongana n’est pas allé de mains mortes. Entendu que ce dernier a formulé des réserves notamment sur la procédure d’urgence formulée par le gouvernement pour réviser cette Constitution, d’autant plus que le Premier ministre a estimé, devant le parlement, que la question de la vacance du pouvoir n’était pas à l’ordre du jour.
A cette réserve, s’ajoute la présence du ministre de la Défense nationale dans la composition du collège devant assurer l’intérim du président de la République en cas d’empêchement temporaire ou définitif.
Ossouka Raponda a justifié cela par un impératif de sécurité et de sûreté nationale, car le ministre de la Défense nationale est en charge de la sécurité du pays, il lui revient, selon le Chef du gouvernement, d’assurer les prérogatives en cas d’empêchement temporaire ou définitif du Président de la République, Chef suprême des armées.
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