L’affaire concernant l’ONG Conservation Justice (CJ) contre Weixing Chen et la Société d’exploitation forestière WCTS a connu son épilogue le jeudi 8 août. Weixing Chen, de nationalité chinoise, a été reconnu coupable par le tribunal de Makokou, dans la province de l’Ogooué-Ivindo (Nord-Ouest), pour délits d’exploitation hors délais dans l’UFG4, d’exploitation des essences interdites dans le plan d’aménagement, de défaut de certificat d’authentification du marteau forestier et des fausses déclarations. En répression, il a été condamné à une amende de trois (3) millions de francs CFA et une somme de six (6) millions de francs CFA à verser à l’ONG Conservation Justice, à titre de dommages et intérêts, a t-on appris de l’Agence Gabonaise de Presse.
Weixing Chen a été reconnu coupable pour des délits d’exploitation hors délais dans l’UFG4, d’exploitation des essences interdites dans le plan d’aménagement, de défaut de certificat d’authentification du marteau forestier et des fausses déclarations.
Rappelons à toutes fins utiles que le patron de la société d’exploration forestière WCTS avait été interpellé en 2017 au Gabon, lors de la mission de Contrôle d’Aménagement Forestier (CAF). Il avait été entendu sur procès verbal de constatation d’infractions et présenté devant le Procureur pour des délits d’exploitation hors délais dans l’UFG4, d’exploitation des essences interdites dans le plan d’aménagement, de défaut de certificat d’authentification du marteau forestier et des fausses déclarations. Conformément à la réglementation en vigueur, l’ONG Conservation Justice s’était portée partie civile. Après plusieurs renvois, l’affaire a été jugée le 25 juillet 2019 et délibérée le 8 août de la même année.
Selon une source proche du dossier, après la lecture des affaires mises en délibéré, le président du tribunal de Makokou (Ogooué-Ivindo), a appelé les affaires inscrites au rôle dont celle de l’ONG Conservation Justice (CJ) contre Weixing Chen et la Société WCTS. «Malgré l’absence du prévenu, le président a retenu l’affaire et a donné la parole à l’avocat de la partie civile avant de demander au procureur de faire ses réquisitions. Le procureur a regretté l’absence du prévenu à la barre et a demandé simplement l’application stricte de la Loi», a-t-elle déclaré.
Pour sa part, l’avocate de l’ONG Conservation Justice a d’abord rappelé le contexte qui avait conduit une équipe d’agents des Eaux et Forêts et notamment du projet CAF, de l’Agence nationale des Parcs nationaux (ANPN), appuyée par Conservation Justice, à effectuer des contrôles dans la cellule d’aménagement de la société WCTS. Ensuite, elle a démontré le caractère indéniable des infractions reprochées à la Société WCTS, car contenues dans un procès-verbal rédigé par un agent assermenté. Ensuite, elle a poursuivi en présentant les incidences néfastes de l’exploitation illégale de la forêt sur la gestion rationnelle de la forêt recherchée par l’Etat gabonais et certaines ONG à l’instar de Conservation Justice. En outre, l’avocate a ressorti les efforts et moyens consentis par Conservation justice dans la lutte, au coté de l’Etat, contre le pillage de la forêt gabonaise. Enfin, elle avait par conséquent sollicité les dommages et intérêts à auteur de 500 000 000 francs CFA au profit de CJ contre la société WCTS.
La société WCTS avait été dénoncée par l’ONG Internationale Environmental Investigation Agency (EIA). Le 22 mai 2019, cette dernière avait partagé, sur son site internet, une vidéo intitulée «On ne peut pas survivre si on suit les règles» : Comment la surexploitation massive et le blanchiment d’argent automatique sont devenus la norme dans les forêts du Gabon». Ladite vidéos montrait des responsables de WCTS expliquant comment ils contournaient la Loi et usaient de corruption. EIA avait, par la suite, publié une série de vidéos choquantes sur les pratiques de WCTS : Intelligence Brute: WCTS – EIA Global. En juillet 2019, la douane anversoise en Belgique avait bloqué une cargaison de bois de WCTS, en provenance du Gabon.
Commentaires