Législatives et locales 2018 perdues d’avance pour l’opposition? De 1990 à 2011, nous notons que le PDG sort toujours vainqueur des élections. A contrario, l’opposition gabonaise caracole de façon continue pour obtenir en 2011 1,6% de sièges à l’assemblée nationale. L’opposition souffrirait d’une impopularité due à ses divisions interne qui lui ferait perdre à chaque fois de manière croissante les voix et donc les sièges. Qu’en est-il dans les faits ? La faible efficacité de l’opposition et son « futur » faible score aux élections législatives s’expliquerait par son inorganisation. A cela nous pouvons ajouter les carences inhérentes aux nouveaux partis politiques « des oppositions » depuis 2009. A ce propos le politologue Bertin Ndong souligne que : « ces nouveaux partis politiques ou les hommes qui les incarnent, souffrent d’une absence de démocratie interne, nombre des partis sont dirigés par des responsables autoproclamés dont l’autorité n’est fondée sur aucune base électorale. De même, il ya une absence de base sociologique significative car, la majorité desdits partis politiques de l’opposition ne peuvent pas justifier d’une adhésion significative des militants ou des sympathisants. Parce que, le plus souvent, on est en présence de partis fictifs dont l’existence se limite soit a leur nomination et enregistrement au ministère de l’intérieur ; soit à quelques membres de la direction nationale, etc. ». Jean Ping coupable de la débâcle post-élection présidentielle ? Pour bons nombres d’observateurs de la vie politique au Gabon, le « refus » du candidat malheureux à la dernière élection présidentielle à « encourager et soutenir » ces alliés d’Août 2016 à prendre part à ces élections législatives, « est une manière indirect de favoriser leur échec ». Donc de laisser un boulevard au parti au pouvoir qui n’en avait pas besoin. « Jean Ping aurait soutenu ces alliés de l’élection présidentielle comme eux l’ont soutenus au lieu de continuer à jouer à la victime deux ans après la présidentielle. Et je peux vous dire que, s’il avait donné le mot d’ordre aux gabonais qu’il dit l’avoir « élu » de voter pour ses amis, l’opposition aurait eut une chance de l’emporter. Mais là, clairement on va vers une confirmation de la majorité du PDG et ses alliés », estime Fred Mbangou, un jeune de l’Union Nationale. Les signes d’une division qui présage de « mauvais résultats » Alors même que la date des élections législatives, plusieurs fois reportées, n’était toujours pas connue, le ministre de l’Intérieur avait demandé à l’opposition et à la majorité de désigner leurs membres. Si pour la majorité, ce n’était pas un problème, du côté de l’opposition, la situation était plus compliquée. Les opposants « radicaux et modérés » étaient quasiment à « couteaux tirés ». A seulement quelques mois après l’élection présidentielle, il y avait déjà des « oppositions dans l’opposition ». Après cet épisode, vint celle de la participation ou non à ces élections législatives et locales. Symbole emblématique de cette division de l’opposition gabonaise : Jean Ping. Leader de l’opposition au lendemain de la présidentielle, Ping est « défavorable à la participation de l’opposition à ces élections». « Ce qui va vraisemblablement nuire à ces soutiens », pense l’analyste politique, John Mbadibouk, cité par la presse locale. Premier fait suivant ce positionnement, Zacharie Myboto, le président de l’Union Nationale (UN) sera agressé en France par des personnes se réclamant de la diaspora gabonaise et qui soutiennent Ping. Autrement dit, pour certains Jean Ping a divisé la coalition. Parce que certains groupements en son sein ont décidé de prendre part aux élections législatives. L’ancien président de la commission de l’Union Africaine « favorise » ainsi la contre « remontada » face au parti démocratique gabonais d’Ali BONGO ONDIMBA qui semble se réjouir de cette dichotomie. Ainsi dit, comme par le passé, l’opposition va é ces élections en rangs dispersés face à un pouvoir décidé de conserver sa majorité absolue au Parlement et dans les municipalités. Si pour Alexandre Barro Chambrier, un boycott “ne réduirait-il pas au silence tous ceux qui ont massivement apporté leurs suffrages à Jean Ping ?”, se demandait le fervent soutien de Ping et président du nouveau parti Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), il ya que dans son parti, des divisions sont également survenues depuis la dernière configuration du gouvernement qui a vu Michel Menga, un des leaders de RHM, nager à contre-courant de ses amis. Les candidats du RHM Barro Chambrier seront donc face aux candidats RHM Miche Menga. De quoi ouvrir un boulevard au PDG. En plus d’Alexandre Barro Chambrier, deux autres poids lourds de l’opposition autour de Ping sont lancés dans la course: Zacharie Myboto du premier parti d’opposition l’Union nationale (UN), et Guy Nzouba-Ndama du parti Les Démocrates. Là aussi, ceux qui continuent de voir en Jean Ping leur leader-et qui sont inscrits-promettent de voter « contre “faux opposants” ou voter bulletin nul ». Ce qui enivre aujourd’hui, c’est le fait que les populations ont parfois et de plus en plus de difficultés à se situer, eu égard au fait que les politiques ne sont intéressés que par un besoin de lucre et le luxe, malgré le fait qu’il semblent de tout temps mettre en avant des idéaux qu’ils ne sont pas capables de poursuivre une fois la confiance du peuple placée en eux. « L’on se demande où l’on va et quel est notre intérêt d’accorder une parcelle de confiance en des gens qui ne rassurent pas », s’inquiète Franck Mbougou, un jeune étudiant. A ce jour de vote, l’ambiance n’est pas vraiment à l’unité des opposants gabonais, malgré les promesses d’Union sacrée”. Le boycott de Jean Ping, a principalement fait voler en éclats la “l’union” souhaitée par le Front uni de l’opposition. De fait, on va là vers une défaite programmée de l’opposition. Dans tous les cas, le parti au pouvoir et ses alliés mise sur les clivages de ses adversaires pour mieux régner. RAMA]]>
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