Depuis le mois de janvier, l’épidémie de rougeole tue bien plus qu’Ebola en RDC. L’État congolais et l’ONG Médecins sans Frontières tirent cette semaine la sonnette d’alarme.
L’épidémie de rougeole officiellement déclarée le 10 juin en République démocratique du Congo a déjà provoqué la mort de 1 500 personnes depuis le début de l’année, a indiqué ce mardi le ministère de la Santé.
« Depuis le début de l’année 2019, nous observons une recrudescence du nombre de cas suspects de rougeole avec un total de 87 000 cas suspects jusqu’à la semaine 20 avec une létalité estimée à 1,8% », avait indiqué ce lundi à l’AFP le ministre de la Santé Oly Ilunga Kalenga en décrétant l’épidémie de rougeole.
« L’épidémie de rougeole qui frappe la RDC risque d’être la plus meurtrière depuis sa forte résurgence dans le pays en 2011-2012 », a ajouté MSF dans un communiqué.
Des problèmes de vaccination
Karel Jansens, chef de mission de MSF Belgique revient sur les raisons de cette contamination massive. « D’abord, il y a une très faible couverture vaccinale, qui est liée à un approvisionnement très irrégulier. Il y a aussi des problèmes logistiques pour maintenir la chaîne de froid dans les structures de santé. À quoi s’ajoutent les conflits et les déplacements. Tout cela nous amène cette année à une épidémie d’une ampleur qu’on n’avait pas connue depuis des années. »
Car la vaccination contre la rougeole n’est pas systématique en RDC. « Il y a des soucis avec la vaccination de routine, reconnaît Karel Jansens. Il y a des programmes prévus pour augmenter cette couverture vaccinale. Mais aujourd’hui, il faut agir pour diminuer l’impact de cette épidémie. »
La RDC fait déjà face à une épidémie de virus à fièvre hémorragique Ebola, déclarée le 1er août dans le Nord-Kivu et les territoires de Beni et Butembo. Il s’agit de la deuxième épidémie d’Ebola la plus grave de l’histoire, avec 1 384 décès et des attaques armées contre des équipes médicales sur le terrain.
Source Rfi Afrique
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