Au Président de la République, son execllence Ali Bongo Ondimba Excellence, Monsieur le Président de la République,Après avoir usé de toutes les démarches auprès des clubs, des autorités compétentes (Linaf, Fédération Gabonaise de Football et Ministère des Sports, de la Jeunesse chargé de la vie associative), et en raison de plusieurs signes de l’indifférence croissante de ces derniers, nous avons l’immense honneur de nous retourner vers votre très haute autorité afin de vous exposer la situation dramatique dans laquelle se trouvent les footballeurs professionnels évoluant au Gabon, et qui, nous le croyons, nécessite votre attention particulière au regard de la place de choix qu’occupe le sport en général et le football en particulier dans votre plan stratégique Gabon emergent 2023.
En effet, depuis mars 2020, au lendemain des premiers cas positifs de la Covid19 enregistrés au Gabon, le national foot a été arrêté, en nous mettant à la rue sans accompagnement. Nous sommes plus de sept cents (700) joueurs professionnels à n’avoir plus perçu le moindre salaire depuis cette date, sachant que plusieurs clubs nous devaient déjà plus de 3 mois de salaires impayés.
Excellence, Monsieur le Président de la République, nous vous prions de bien vouloir jeter un regard particulier sur notre situation. Après avoir été mis à la porte des maisons par nos bailleurs pour certains depuis près de deux (2) ans, nos enfants ne sont plus scolarisés faute de revenus. Cela fait près de trente (30) jours que nous avons décidé de poser une action pacifique pour alerter notre mal être. Nous avons abandonné nos familles et nos logis et dormons en plein air depuis le 17 mars 2022 devant le Ministère des sports dans l’indifférence et le mépris quasi absolu de Monsieur le Ministre Franck Nguema – Officiel, insensible à notre misère et à nos cris. Près de trente (30) jours que nous sommes exposés jours et nuits à tous les dangers, pour demander au Ministre des sports Monsieur Franck Nguema – Officiel de tenir la promesse faite lors de la taskforce à savoir, régler la dette qui nous est due de 2016 à 2021 avant la relance d’un nouveau championnat.
Excellence, Monsieur le Président de la République, nous avons choisi de faire du football notre profession et notre principale activité source de revenus. Un métier qui vous tient à cœur car en 2012, vous avez décidé de professionnaliser le football d’élite pour nous permettre de vivre de ce métier en instaurant un salaire minimum de 400 000 francs FCFA. Aujourd’hui, dans le contexte déjà difficile lié à l’environnement général du travail, c’est une double peine qui nous frappe et fragilise notre quotidien chaque jour. Cela fait plus de six (6) ans que nous n’avons plus perçu intégralement nos salaires. En 2016, la Linaf avait décidé de baisser ce salaire minimum de 400 000 FCFA à 150 000 FCFA, mais au-delà de cette baisse de salaire, par saison nous atteignons 7, 8 ou 9 mois de salaires impayés parfois 11 mois comme ça été le cas avec AKANDA FC en 2016. Cette situation nous rend aujourd’hui très vulnérable. Mais nous refusons de devenir des délinquants de la société pour subvenir à nos besoins et ceux de nos familles respectives.
Excellence, Monsieur le Président de la République, depuis 2016, nous demandons le règlement de la dette due aux footballeurs. Une dette qui s’est accumulée au fil des années et atteint aujourd’hui près d’un milliard cinq cent millions de Francs CFA. Depuis 2018, les clubs et la Fédération Gabonaise de Football nous ont renvoyé vers le Ministère des Sports, de la Jeunesse chargé de la vie associative en disant que l’Etat leur doit de l’argent, et c’est la cause de cette dette. En décembre 2019, Monsieur le Ministre Franck Nguema – Officiel avait déjà fait la promesse de régler définitivement ce problème, mais malheureusement cette promesse n’a pas été tenue. En septembre 2021, il a tenu une nouvelle promesse de régler ce dossier en janvier 2022, mais malheureusement ce n’est toujours pas le cas. Nous sommes épuisés d’être trimballés de gauche à droite, de fournir chaque année des preuves de l’argent qui nous est dû, de “gober” les promesses de règlement de la part du Président de la Fédération Gabonaise de Football et du Ministre des Sports. Des promesses que ces derniers n’ont jamais tenues. Nous avons des parents qui comptent sur nous pour vivre, nous avons des familles à nourrir, nous avons l’avenir à préparer, mais aujourd’hui, nous sommes engloutis dans un sable mouvant où il ne nous reste plus que la bouche pour crier à la détresse, pour solliciter votre secours. Nous n’en pouvons plus de vivre dans la misère, d’être la risée de tout le monde, de vivre dans la précarité alors que nous exerçons un métier noble. Nous ne voulons pas être une jeunesse perdue, nous avons trouvé notre voie, c’est celle du football.
Excellence, Monsieur le Président de la République, Il va de notre équilibre social et moral, de notre avenir et celui de notre football. Car les performances de l’équipe nationale et de nos internationaux à l’étranger ne sont que “l’arbre qui cache le désert” et entretiennent le mirage d’un football gabonais toujours en vie, alors que la réalité est toute autre, triste, désolante, catastrophique pour nous, footballeurs abandonnés sur le bord de la route. Nous ne demandons pas grand chose, simplement un peu de considération, le droit de travailler et d’exister.On ne saurait faire la promotion du football gabonais si nous les acteurs locaux, sommes oubliés, démunis et désemparés, Nous ne pouvons même plus prétendre désormais à une place en équipe nationale, à une place dans la société dont nous sommes des membres à part entière, au même titre que tout autre salarié, au même titre que tout autre gabonais ou résident.
Excellence, Monsieur le Président de la République, nous savons que votre volonté est d’offrir aux jeunes que nous sommes, de véritables perspectives d’avenir. Car, lors de votre discours à la nation du 31 décembre 2020, vous avez dit, je cite :« Investir dans sa jeunesse est le meilleur service à rendre à son pays. La jeunesse, c’est l’avenir, notre avenir. Elle est notre espoir » Fin de citation.
C’est pourquoi nous vous appelons en aide, nous avons besoin de votre secours, écoutez nos cris, soyez sensibles à nos pleurs. Nous vous invitons à régler de manière définitive ce dossier de la dette car notre avenir en dépend.
Pris sur un Mur
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