L’année qui s’achève a été riche en événements marquants et en controverses en république gabonaise. Du retour du chef de l’État en passant par les grandes décisions, Focus Groupe Média fait le bilan de l’année.
Fin d’année oblige, l’heure est au bilan, y compris pour les événements marquants de la chronique gabonaise. Entre crise politique, faits divers, remaniements…l’euphorie a côtoyé la tristesse en cette année. Un coup d’œil dans le rétro s’impose. Voici un retour sur les événements qui ont fait l’actualité politique, économique et sociale au Gabon en 2019.
« Coup d’État » manqué
Lundi 7 janvier, un groupe de militaires a pris temporairement le contrôle de la radio nationale pour appeler au soulèvement et annoncer la formation d’un « Conseil national de restauration », et ce, alors qu’Ali Bongo Ondimba poursuit sa convalescence au Maroc. Une tentative de coup d’État qui s’est soldée quelques heures plus tard par l’arrestation des commanditaires.
Kelly Ondo Obiang, un nom qui a marqué les esprits des gabonais en début d’année. Béret vert vissé sur la tête, le lieutenant, le commandant adjoint de la garde d’honneur de la Garde Républicaine (GR), était désormais devenu le visage connu de cette « junte » sur laquelle on peut mettre un nom. Les gabonais, la tête littéralement dans le noir suite à des coupures d’électricité, sans accès à Internet, suivaient dans l’angoisse et la peur, le déroulement des événements. Des échanges de coups de feu avaient même été signalés par des correspondants des médias, pendant que certains quartiers de Libreville étaient bouclés.
Fort heureusement, la réaction des autorités ne s’est pas fait attendre. Les blindés des forces de sécurité gabonaises ont très rapidement bloqué l’accès au boulevard Triomphal, et pris le contrôle dès 7 heures (heure locale) des entrées de la RTG. Vers 9h00, la situation était « sous contrôle », selon la présidence.
Le grand retour d’Ali Bongo
Impossible de parler des moments forts de l’actualité gabonaise sans revenir sur le grand retour triomphal du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba. Absent du pays depuis près de cinq mois, après avoir été victime d’un accident vasculaire cérébral, le chef de l’État gabonais a pu regagner Libreville le samedi 23 mars après une longue période de convalescence au Maroc, au grand bonheur des populations.
À sa descente d’avion à l’aéroport international de Libreville, le chef de l’État gabonais qui était accompagné de son épouse Sylvia Bongo Ondimba a été accueilli par le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale et bien d’autres personnalités. Un retour définitif qui a vu la mobilisation des milliers de gabonais présents, pour accueillir leur président et surtout pour le voir.
Une immense foule en délire avait fait le déplacement pour témoigner au chef de l’État son soutien et son amour. Sur les banderoles l’on pouvait lire : « Bon retour chez toi, Monsieur le Président de la République. ». Devant près de 3 000 sympathisants et membres de la presse, Ali Bongo a lâché : « Merci pour cet accueil, ça me touche très sincèrement. Je suis heureux d’être de retour parmi les Gabonaises et les Gabonais. J’éprouve une grande émotion. Je rentre avec une volonté et une énergie décuplées de poursuivre ma mission au service de notre pays et de notre peuple. »
Le Kévazingogate
Fin février et début mars 2019, près de 5000 mètres cube de kévazingo, une essence rare, d’une valeur d’environ 7 millions d’euros, avaient été découverts dans deux sites d’entreposage appartenant à des sociétés chinoises, sur le port d’Owendo, à Libreville. Une partie du kévazingo découvert sur le port était chargée dans des conteneurs aux documents falsifiés où figurait le tampon du ministère des Eaux et Forêts indiquant une cargaison d’okoumé, dont l’exploitation est autorisée.
Après la découverte de ces documents falsifiés, le responsable du ministère des Eaux et Forêts au port et son équipe avaient été arrêtés, soupçonnés d’implication dans ce trafic. Mais le 30 avril, 353 de ces conteneurs, placés sous l’autorité de la justice, s’étaient mystérieusement volatilisés. 200 containers ont par la suite été retrouvés dans les entrepôts de deux entreprises différentes, toujours dans l’établissement portuaire.
L’affaire provoque un scandale politique au Gabon et des fidèles proches du régime d’Ali bongo sont impliqués. C’est le cas du vice-président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou, et du ministre des Forêts et de l’Environnement, Guy Bertrand Mapangou, limogés le mardi 21 mai par décret présidentiel. Ils sont cités dans cette affaire surnommé le kévazingogate.
Depuis lors, Pierre Claver Maganga Moussavou n’a pour le moment pas été remplacé, le poste de vice-président de la République est donc vacant.
Crise de la CNSS : Nicole Assélé vs retraités
À l’annonce de paiement des pensions de manière trimestrielle, il n’en fallait pas plus pour susciter le courroux d’une frange des retraités, notamment ceux du secteur privé et parapublique. S’en est suivi alors un bras de fer entre les retraités gabonais et la direction de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) avec à sa tête Nicole Assélé.
Après des semaines de crise, le conflit entre la Direction générale de la Caisse nationale de Sécurité Sociale et les retraités opposés au retour au paiement trimestriel de leurs pensions avait trouvé son épilogue. Ainsi, Dr Nicole Assélé, au cours d’un point de presse, avait annoncé le maintien de la mensualisation dudit paiement, certes au prix de quelques aménagements.
Malheureusement la pression exercée depuis trois mois par les retraités sur la Directrice Générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) aura finalement eu raison d’elle. Elle a été éjectée de son poste par le Conseil des ministres et envoyé à la tête de la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP), pour une courte durée car aussitôt nommée, Nicole Assélé sera limogée le soir de sa prise de service.
Tournée politique de Brice Laccruche Alihanga
Samedi 5 octobre, à Libreville, s’est achevée une tournée entamée par l’ancien Directeur de cabinet, Brice laccruche Alihanga, qui l’a conduit, d’ouest en est, du nord au sud, dans les 9 provinces du Gabon. Du Haut-Ogooué à l’Estuaire, en passant par la Nyanga, le Moyen-Ogooué, le Woleu-Ntem, l’Ogooué-Maritime, la Ngounié, l’Ogooué-Ivindo et l’Ogooué-Lolo.
Cette tournée s’est conclue en apothéose avec la présence surprise du Président de la République, Ali Bongo Ondimba, et de la Première dame, Sylvia Bongo Ondimba. Devant une foule de milliers de Gabonais, parmi lesquels beaucoup de jeunes et beaucoup de femmes, au Stade de Nzeng Ayong dans le 6ème arrondissement de la capitale, le chef de l’État, qui a esquissé quelques pas de danse, a pris le micro et a lancé : « Je suis là et je serai toujours là ». Un grand moment politique mais aussi un moment d’intense émotion.
La chute du tout puissant DC et du clan AJEV
L’ancien directeur de cabinet du président de la république (DCPR), Brice Laccruche Alihanga, a été débarqué de la présidence de la République, à l’issue du Conseil des ministres, le 7 novembre à Libreville. Nommé ministre chargé du Suivi de la stratégie des investissements humains, Brice Laccruche Alihanga a vu son entourage tomber en disgrâce, notamment Justin Ndoundangoye, Tony Ondo Mba, et bien d’autres.
Après ce fameux jour du 7 novembre, s’en est suivie une succession de malheurs pour l’entourage de l’ex DCPR, tous membres de l’association des jeunes émergents volontaires (AJEV). Plusieurs arrestations ont été menées dans le cadre de l’opération scorpion, entraînant la chute des « BLA boys ».
Une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive et qui a conduit à de nombreux remaniements ministériels et à la mise aux arrêts de Brice Laccruche Alihanga et de ses proches.
L’arrestation d’Alexis Ndouna mis en cause dans l’affaire « Wally »
Pour compléter cet article spécial récapitulatif, rien de mieux que l’arrestation d’Alexis Ndouna pour finir l’année en beauté. En effet l’affaire de la petite Wally âgée de 15 ans, abusée sexuellement par Alexis Ndouna en complicité avec ses tantes, les sœurs Abiaghe, a défrayé la chronique.
Selon les faits, Wally est l’une de ses victimes livrées par trois (3) femmes dont l’une serait âgée de 18 ans. Les cerveaux seraient les diaboliques sœurs Abiaghe quoique Roxane ait quand même joué un rôle majeur dans cette histoire effroyable en allant chercher la victime chez sa mère pour la livrer à ses bourreaux.
Après que plusieurs protestations et messages de soutien ont été lancés à cet effet, pour interpeller la justice gabonaise quant aux nombreux cas de placements jugés courants sur les mineurs, un mandat d’arrêt international avait été délivré contre le présumé pédophile. Ce n’est que le 28 décembre, que l’individu après 2 mois de cavale s’est fait arrêter par Interpol et extradé du Congo vers le Gabon pour répondre de ses actes.
Au regard de tout ce qui précède, il est évident que l’année 2019 a été marquée par plusieurs bouleversements en territoire gabonais. Néanmoins, il est important de rappeler que cette liste n’est pas exhaustive. D’autres événements ont également marqué l’actualité gabonaise, mais en raison de l’information qui ne finit jamais, quelques faits seulement ont été sélectionnés.
NCG
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