La famille a été au cœur de la célébration de l’édition 2018 de la Journée internationale de la Paix, au Gabon, ce 21 septembre. A l’initiative du Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable – Section Gabon et du Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, à laquelle s’est joint le Système des Nations Unies au Gabon, elle a permis de faire de la lumière sur le droit à la paix ; la mise en œuvre de la résolution 1325 et les modèles de famille qui impulsent une culture de la paix. Déclaré le 1981 par l’Assemblée générale des Nations Unies, le 21 septembre de chaque année est une invitation aux peuples du monde entier à se consacrer au renforcement de l’idéal de paix, tant au sein des pays et des peuples qu’entre eux. L’édition 2018 a été placé sous le thème « Le droit à la Paix », une thématique qui permet également de célébrer le 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les festivités de Libreville ont été ponctuées par une série d’allocutions et une conférence – débat, entrecoupées de chants sur la paix. Lors de la phase protocolaire, Monsieur Max Axel Bounda Moussavou, Secrétaire permanent de Réseau panafricain des jeunes pour la culture de la paix, a plutôt invité le public à une minute de silence et à une pensée pieuse en la mémoire de ses pairs portés disparus depuis décembre 2017 dont Armel Mouendou, Alain Guy Mbela et Stempy Love Obame. Arrimant le thème de la Journée à un des fléaux de plus en plus grandissant du pays, Madame Victoire Lasseni-Duboze, Présidente du Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable – section Gabon, a dit avoir placé avec son équipe, cette Journée sous le thème de la famille: lieu de paix ou de guerre ? Thème qui a été développé par la suite par une de ses membres. Elle a justifié ce choix par le fait que – selon elle – la famille est, et doit être le terrain sur lequel se sème la Paix qui, de la famille nucléaire se ramifie vers une famille plus élargie qui intègrera tous les lieux que foulent nos pieds au Gabon et dans le monde. Cette cérémonie protocolaire s’est achevée avec la lecture du message du Secrétaire général des Nations Unies à l’occasion de ladite Journée, par Monsieur Francois Lousséni Fall, son Représentant spécial pour l’Afrique centrale et Chef de l’UNOCA. Dans cette adresse à la communauté internationale, Monsieur António Guterres encourage chaque citoyen du monde à faire entendre sa voix et à défendre l’égalité femmes-hommes, des sociétés inclusives et l’action en faveur du climat. Aussi, a-t-il invité chacun à agir à son niveau, à l’école, au travail ou chez soi, car chaque effort compte. « Nous devons œuvrer tous ensemble à la promotion et à la défense des droits de l’homme universels, au nom de la paix durable pour tous », conclu-t-il. Par ailleurs, au cours de la phase conférence – débat, trois thématiques ont été développées : (1) Le droit à la Paix par Monsieur Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, Spécialiste Chargé de la Coordination des Nations Unies au Gabon ; (2) Pour une contribution au droit à la paix : la mise en œuvre de la résolution 1325 par Madame Pepecy Ogouliguendé, Coordonnatrice de Gabon Groupe Résolution 1325 « Femmes, paix et sécurité » et (3) La famille, lieu de guerre ou paix ? par Madame Honorine NNgou, Secrétaire au Réseau panafricain des femmes pour la culture de la paix et le développement durable. Dans le premier exposé, Monsieur Biyogue Bi Ntougou a fait revisiter l’origine et l’évolution du concept « Le Droit à la Paix ». Ainsi, initialement, il visait l’interdiction au recours à la guerre entre les Etats. Depuis la fin de la guerre froide, il intègre les notions de droits de l’homme, droits économiques et sociaux, droits internationaux humanitaires, traités internationaux et les accords et conventions. Il a poursuivi son exposé en développant comment le concept est mis en œuvre depuis son apparition à nos jours par des sanctions aux Etats et aux individus qui bafouaient le droit à la paix d’autres Etats ou personnes. Il a terminé son propos en déclinant comment le Système des Nations Unies entend participer à la mise en œuvre du droit à la paix au Gabon à travers son Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement pour la période 2018-2022. Lors du deuxième exposé, Mme Ogouliguendé est d’abord revenu sur la définition de la Résolution 1325 (R1325). Il s’agit donc du premier document formel et légal issu du Conseil de Sécurité qui impose aux différentes parties d’un conflit de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux négociations de Paix et à la reconstruction post-conflit. Ensuite, elle a égrainé les principaux piliers de la R1325 notamment : la prévention ; la participation ; la protection et les opérations de secours et efforts de redressement. Après avoir présenté quelques initiatives déployées depuis de nombreuses années sur le plan gouvernemental et par le biais d’Organisations non gouvernementales telles que les participations des femmes aux opérations de maintien de la Paix notamment en RCA, le renforcement des capacités du personnel féminin de sécurité et de défense, elle a recommandé au Gouvernement gabonais et ses partenaires tels que les Nations Unies à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un véritable Plan d’action national pour la Paix Dans le troisième exposé, Mme Ngou a déploré la perte de valeur de plus en plus importante de la plupart des familles d’aujourd’hui. Elle a regretté qu’elle ne soit plus celle de sa petite enfance : un lieu de socialisation, de concorde, d’entente, d’amour et de paix. Selon elle, bien de familles gabonaises ne sont plus des nids de sécurités ni de protection. Elle a notamment cité les différents matricides, parricides et autres enregistrés ces derniers temps sur toute l’étendue du territoire national. L’origine de ce délabrement familial est le rejet des valeurs morales et sociales qui structuraient la famille auparavant, à savoir : la sacralité de la parenté, le respect de l’autre et de sa vie, la solidarité, l’unité, la fraternité, le sens de l’honneur, la dignité, etc. En effet, dans les sociétés traditionnelles anciennes, il était rare de voir des conflits entre parents et enfants ou entre frères. Quand par pur hasard, un problème survenait, celui-ci était réglé rapidement sans en venir aux mains. Elle a donc invité la population gabonaise à revenir sur ces valeurs qui faisaient la fierté de nos familles. Au terme de cette Journée, les participants ont érigé et signé un mur dit « de la Paix ». Les festivités de cette édition se poursuivent le 22 septembre 2018. RAMA avec l’UNESC ]]>
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