L’instrumentalisation des règles de fonctionnement des réseaux sociaux par des politiques partisanes ne fait que compliquer un casse-tête déjà presque insoluble. Agitateurs ou censeurs : on ne compte plus, depuis le début de l’année, les critiques à l’égard des pratiques de modération des réseaux sociaux. Des intox sont divulguées partout, dans le but de manipuler l’information. Des milliers d’internautes se plaignent de voir des messages insultants ou portant atteinte à la sécurité nationale laissés en ligne. S’il est un point qui fait l’unanimité, c’est qu’en matière de modération, les réseaux sociaux sont nuls. Certes, avec des nuances. En matière de pédopornographie ou de propagande terroriste, les progrès ont été réels et tangibles ; ces contenus sont aujourd’hui supprimés très rapidement, de manière automatique. Pour tout le reste, la réponse des grands réseaux sur la modération est la même partout : « C’est compliqué ! » Facebook a investi massivement dans l’embauche de modérateurs, mais la prolifération de messages de haine des partisans politiques au Gabon par exemple, a montré que ces ressources étaient mal réparties, et insuffisantes pour les utilisateurs de la plate-forme. YouTube de son côté, se débat avec son propre algorithme de recommandation pour qu’il cesse de proposer aux internautes des vidéos fake news ou conspirationnistes. Prise de conscience tardive, moyens insuffisants, priorité donnée à la croissance au détriment de la qualité : tous ces éléments expliquent, en partie, la situation actuelle. Mais les causes profondes ne sont-elles pas structurelles ? Le Gabon ne peut il pas légiférer contre la diffusion de fausses informations ? Ni Google ni Facebook ne semblent prêts à remettre leurs modèles en question. C’est donc à l’État de prendre des mesures nécessaires pour pallier à ce phénomène grandissant. Et si l’Assemblée Nationale accordait de nouveaux pouvoirs conférés à un Conseil supérieur de l’Audiovisuel ? Ainsi, un juge civil saisi, devra statuer en moins de 48h sur la «fake news» et pourra «ordonner le déréférencement du site, le retrait du contenu en cause ainsi que l’interdiction de sa remise en ligne, la fermeture du compte d’un utilisateur ayant contribué de manière répétée à la diffusion de ce contenu, voire le blocage d’accès au site internet». Il pourra aussi «prescrire aux hébergeurs ou, à défaut, aux fournisseurs d’accès à internet toutes mesures aux fins de faire cesser la diffusion artificielle et massive, par le biais d’un service de communication au public en ligne, de faits constituant des fausses informations». Par Zeus pour Focus News Gabon ]]>
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