«Régulièrement, je vois des messages d’amis qui annoncent vouloir quitter les réseaux sociaux pour protester contre l’abrutissement de la société, la médiocrité profonde des contenus, la violence des commentaires, le sentiment d’être devenu totalement accro… A chaque fois, je me demande s’ils ont raison ou pas de le faire. Après l’avoir annoncé à tout le monde ; paradoxe teinté de désespoir qui témoigne de leur attachement à ces réseaux au moment de les quitter, ils disparaissent effectivement de la toile… Puis ils y reviennent quelques mois plus tard.» affirme Justin. D’abord, ça veut dire quoi quitter les réseaux sociaux ? Pour moi, cela signifie deux choses fondamentales. C’est évidemment se désabonner d’un service gratuit qui propose une série de technologies de mise en relation et qui, en l’échange de cette gratuité, commercialise des éléments de profils à des annonceurs potentiels, mais c’est aussi renoncer au lien social que l’on a pu nouer, grâce à ces fameuses technologies, avec des personnes dont on aime prendre des nouvelles et avec qui l’on a plaisir à échanger. Ces deux dimensions sont indissociables. Si on s’en fiche complètement des plateformes, il est indéniable que nous ne sommes pas forcément prêts à tirer un trait sur la dimension sociale des réseaux. Chaque jour sur Facebook, nous voyons ce que nos parents font dans le Sud du Gabon, ce que partagent nos cousines qui vivent au Maroc et parfois loin aux USA, et les activités des autres membres de notre famille ou amis, dans leurs environnements respectifs. Mais chaque jour aussi, nous sommes au contact de gens que nous aurions assurément perdu de vue depuis des années si ces réseaux n’existaient pas. Pourrait-t-on faire tout ça sans les réseaux sociaux ? Non, d’aucune manière ! Bien sûr que les réseaux ne remplacent pas et ne remplaceront jamais la chaleur des rencontres en face à face dans le “pivot”, les bonnes bières, les bons dîners, les bonnes soirées entre amis, mais ils ont permis, grâce aux technologies sur lesquelles ils sont développés, de démultiplier les chances de ne pas se perdre de vue, de montrer à l’autre qu’on existe et de transformer un simple smiley en un message implicite d’affection, comme une manière amicale de dire: « je suis là, j’ai vu ce que tu as posté, je t’embrasse. » Est-ce qu’en échange de ce service, encore une fois totalement gratuit, nous acceptons que Facebook nous profile, nous suive, analyse et commercialise nos comportements ? « Oui, sans la moindre hésitation ! Je peux même vous dire que je m’en fous un peu », déclare Jade à notre rédaction. Nous ne sommes pas naïfs et nous avons toujours en tête cette formule célèbre « Si c’est gratuit, alors vous êtes le produit » mais si nous devons mettre d’un côté les points positifs et de l’autre les points négatifs de cette expérience qui dure maintenant depuis plus de 10 ans, nous allons certainement sans hésitation garder nos comptes. En même temps, au-delà de l’expérience relationnelle, beaucoup n’ont aucun espoir quant à la capacité des réseaux sociaux à faire autre chose que de se permettre de jouir de la dimension sociale inhérente à leur principale proposition de valeur. Pour d’autres, on ne les utilise pas pour s’informer, ni pour développer une quelconque connaissance sur le fond des sujets. Pour eux, on n’attend pas des réseaux qu’ils se substituent aux médias traditionnels ou aux experts. Il ne faut pas les prendre pour ce qu’ils ne sont pas et on s’en porterait plutôt bien. Alors, si vous en êtes d’accord, on va rester connectés encore un peu ensemble, vous et moi, sur ces “maudits réseaux”. Et on va s’efforcer d’y prendre du plaisir, mais n’oubliez pas l’essentiel, profiter de sa famille et amis en laissant un moment de côté ce monde virtuel et surtout, en allant sur notre site pour plus d’actualités : //focusnewsgabon.com/. Zeus O.]]>
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