Les étudiants de l’université Omar Bongo s’insurgent contre les mesures d’austérité annoncées par le gouvernement. Dans une lettre ouverte parvenue à notre rédaction et que nous publions in extenso, ils expriment leurs inquiétudes et leur colère. « Chères Etudiantes, chers Etudiants. La justice sociale et la démocratie sont interdépendantes, chacune permet à l’autre d’exister. Cette vision est toujours d’actualité. Aujourd’hui, la crise est à son apogée, le Gouvernement demande aux Etudiants, mais surtout aux jeunes diplômés «Le partage du fardeau » pour faire face à la grave crise qui secoue le pays. Il recherche le soutien des syndicats, des partis politiques et de la jeunesse, mais malheureusement les effets de cette crise sur l’université servent d’argument pour justifier l’augmentation des frais d’inscriptions, l’augmentation du ticket au restaurant et la suppression de la bourse au lycée et à l’avenir le changement radical des conditions d’attribution et d’obtention de bourse avec pour seul critère l’austérité. . La crise n’est pas encore terminée. Avec le plan de relance et les mesures d’austérité, nos dirigeants politiques n’ont fait que s’attaquer aux symptômes. Mais ils n’ont pas touché aux causes systémiques de la crise. Avant établir un plan permettant de construire un paradigme propice ainsi qu’une prospérité seine et renouveler, des efforts pour créer un environnement dans lequel le poids de l’ajustement serait également réparti en fonction des facultés contributives, il est judicieux de répondre à certaines interrogations : est-ce seulement la chute du prix du baril de pétrole qui nous a conduit dans ce bourbier économique ? Ou le choix de certaines décisions politiques ? Comment sommes nous en arrivé là ? Les restrictions imposées à ceux qui ont provoqué cette crise à travers leur mauvais choix des politiques économiques sont-elles plus réduites que l’impact de la crise sur ceux qui sont véritablement touchés les travailleurs, les retraités, les étudiants, la jeunesse ? En suspendant les stages, les recrutements dans la Fonction Publique et dans les entreprises chargées d’exécuter une mission de service public, le gouvernement n’apporte aucune garantie crédible sur le plein emploi des jeunes qui doivent être le fil conducteur des politiques économiques. Le constat est que le nombre d’emploi que l’économie gabonaise crée est plus faible que nombre de jeune qui terminent leurs études et qui sont à la recherche d’un emploi. Comment faire avaler la pilule de l’austérité à la jeunesse quand la réalité est telle que les jeunes sortent des universités et grandes écoles pour rentrer aux chômages ? Mais la jeunesse gabonaise va faire entendre sa voix. Elle doit joindre ces forces, car il est vital qu’elle se concentre sur des priorités communes. En l’état actuel des doutes qu’elle exprime, elle ne peut se permettre le luxe de défendre chacun son propre cheval de bataille face à de telles mesures iniques et impopulaires, qui n’apportent aucune garantie du plein emploi à l’avenir. Ces jeunes dont le gouvernement demande de serrer la ceinture aujourd’hui, auront-ils après la crise des perspectives et des opportunités d’emploi de qualité ? Une réforme de l’université ou des offres de formations correspondront aux offres d’emploi donc notre économie a véritablement besoin pour se développer ainsi qu’une sécurité sociale universelle constitue une piste de solution. Au contraire les mauvaises réformes de la gouvernance universitaire ont favorisé le chômage, les emplois précaires et informels et la précarité. Chers étudiants en situation d’injustice si tu ne dénonces pas c’est que tu es du côté de l’oppresseur. La crise vient de mettre en évidence les failles de notre système économique. A cause des politiques budgétaires non orthodoxes pratiquées par le gouvernement, et leurs mauvais choix, le pays est au bord d’une dépression majeure. L’adoption d’un plan d’austérité signifie que ce sont les travailleurs, les étudiants et les retraités qui vont payer l’addition du cout de l’échec de cette politique. Avec la montée du chômage et du travail précaire, les réductions de salaires et des prestations sociales, les coupes sévères dans les services publics, pour ne citer qu’un petit nombre des éléments, la jeunesse est en danger. Pour ajouter l’insulte à l’outrage, ces mêmes politiques économiques qui ont échoué ailleurs et dont les conséquences ont été dramatiques sont la solution de notre gouvernement. Nous sommes sûrs que les lecteurs seront d’accord avec nous pour dire que ces mesures d’austérité ne sont pas de bons augures et ne peuvent en aucun cas définir pour l’avenir une perspective économique favorable aux travailleurs, aux étudiants et aux retraités. Il est tout aussi évident que la direction dans laquelle s’engage la politique actuellement, avec la résurgence de la vieille obsession de la «compétitivité », sera vouée à l’échec. Bien sûr, cela va se traduire pour les travailleurs par un nouveau tour de vis au nom de l’«austérité compétitive», dans lequel les coûts de l’ajustement structurel permettant de sortir de la crise seront gérés par la déflation des salaires et une plus grande précarisation du travail, et budgétisés par des coupes importantes dans les prestations sociales et la perte de services publics. Cette cure de déflation ne sera pas seulement plus douloureuse pour la plupart des gens, il est possible qu’elle finisse par achever les plus vulnérables : le jeune, l’Etudiant. Très chers Etudiants, l’austérité sera combattue par toutes les forces sociales, politiques, syndicales et estudiantines du Gabon, mais surtout par la jeunesse. C’est un fait que le gouvernement ne devrait pas perdre de vue. À l’origine de l’effondrement de l’économie du Gabon, l’augmentation inconsidérée des dépenses publiques. Qu’est-ce que l’Université gabonaise à bénéficier de cette augmentation des dépenses astronomiques ? Les bâtiments en préfabriqués ? Les chantiers abandonnés du campus universitaire ? L’impunité au tour des dossiers des malversations financières et l’absence totale de contrôle des finances publiques contribuent à accentuer le déficit chronique de légitimité des institutions et à faire avaler à la jeunesse la pilule de la suspension des stages et des recrutements dans la fonction publique issue du plan d’austérité de notre gouvernement. Où sont passées les belles promesses de campagne d’un avenir en confiance faites à la jeunesse? A cet effet, un appel à la mobilisation générale de la jeunesse sera organisé, à la suite d’une grande assemblée Générale décisionnelle qui se tiendra sous l’arbre à palabre. » BESSEY]]>
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