Le phénomène de la mendicité n’est pas nouveau dans la société gabonaise, surtout, lorsque cette activité est jumelée à l’arnaque. Il y a la mendicité naturelle lorsqu’elle est provoquée par un besoin pressant, comme moyen de survivre à sa faim. Il y a également l’autre version, faite comme acte d’escroquerie, visant à extorquer l’argent aux gens en se faisant passer pour un nécessiteux. Ce sont ces derniers qui font recours aux plus funestes des stratagèmes et des plus basses fourberies.
Les rues à Libreville ne sont pas seulement que pour se promener, d’autres activités plus ou moins spécifiques et étranges y sont organisées. Cette ville jadis si belle et si calme, autrefois appelée « Libreville la belle », est devenue par la force des choses un haut lieu de banditisme de tout genre et d’escroquerie organisée. Quand on n’a pas affaire à des pseudos mendiants aveugles qui trainent tout au long de la journée des enfants qui sont en âge d’être scolarisés, ce sont des prétendus sourd-muet qui font le tour des buvettes très tardivement pour solliciter de l’aide.
En effet, La mendicité est un réseau bien organisé. Les mains tendues au Gabon sont les mains trop souvent bien valides, de tous les âges, arborant tous les déguisements. Elle peut être la tenue de la veuve, le faux pansement, arboré au seuil des hôpitaux et pharmacies, ou même la tenue de ville bien propre et bien habituelle chez un petit fonctionnaire victime, prétendra-t-il, d’un vol de portefeuille. Elle est donc perdue à jamais, l’image nostalgique du mendiant non-voyant, solitaire et si rare vu à la télévision et décrit dans les contes anciens, qui rythmait avec sa canne ses plaintes chantées, comme psalmodiées.
Lorsqu’il s’agit de dénoncer les maux qui minent la société gabonaise en particulier et l’Afrique en général et tous ces acteurs néfastes pour le développement, Il est souvent question de braqueurs, de pickpockets, mais qu’en est-il de ces voleurs déguisés ? Ces individus agissent au vu et au su des autorités gabonaises sous le regard impuissant des populations, quand bien même la loi condamne cela. Selon la disposition du code pénal gabonais à l’article 196 : « Toute personne valide qui ne peut justifier d’aucun moyen de subsistance, ni d’un domicile certain, et qui, volontairement, n’exerce habituellement ni métier, ni profession, se trouve en état de vagabondage et est passible à ce titre d’un emprisonnement de un à six mois. » avant d’ajouter à l’article 197 que «les mendiants, d’habitude valides, seront punis des peines de vagabondage.».
Il revient à se demander quand est-ce que ce phénomène va cesser et que les gens comprendront enfin que pour gagner il faut travailler dur. Et surtout ce que fait le maire de Libreville, face à ces personnes qui occupent les trottoirs de manière abusive lui qui tient tant à l’embellissement de la ville dont il est l’édile. L’opération « vider les trottoirs » ne devrait pas seulement toucher que les commerces anarchiques, il devrait aussi s’étendre sur ces « vendeurs d’illusions » pour que chacun prenne conscience de l’importance du travail honnête, car dit-on « tu mangeras à la sueur de ton front ».
NCGuipiery
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