Le musicien et chanteur franco-camerounais Manu Dibango est mort ce mardi 24 mars dans un hôpital près de Paris. A 86 ans, il avait été testé positif au Covid-19.
La musique perd l’une de ses légendes : Manu Dibango est mort. C’est dans un message posté sur les réseaux sociaux tôt ce matin, que la famille de l’artiste a annoncé la triste nouvelle. Le saxophoniste et chanteur franco-camerounais était atteint du coronavirus, avait-on appris mercredi dernier via un premier communiqué publié par sa famille. Âgé de 86 ans, ce musicien de légende, auteur de “Soul Makossa” avait été testé positif au Covid-19 et était hospitalisé près de Paris. Manu Dibango “est décédé au petit matin, dans un hôpital de la région parisienne”, annonce Thierry Durepaire, gérant des éditions musicales du ponte de la musique world, à l’AFP. “Chers parents, chers amis, chers fans, une voix s’élève au lointain… C’est avec une profonde tristesse que nous vous annonçons la disparition de Manu Dibango, notre Papy Groove, survenue le 24 mars 2020 à l’âge de 86 ans, des suites du covid 19”, peut-on lire dans le communiqué de la famille de l’artiste.
On avait appris le mercredi 18 mars dernier le test positif de Manu Dibango au Covid-19. Fait Chevalier de la Légion d’honneur en 2010, Emmanuel N’Djoké Dibango, son nom de naissance, avait fêté en 2019 ses 60 ans de carrière. “Les obsèques auront lieu dans la stricte intimité familiale, et un hommage lui sera rendu ultérieurement dès que possible”, indique la famille dans son communiqué. Une telle cérémonie est bien sûr impossible dans ce contexte pandémique, tout rassemblement étant interdit pour éviter tout risque de transmission du coronavirus.
Manu Dibango, mort d’une légende
Quelques jours avant sa mort, les proches de Manu Dibango avaient indiqué que le chanteur se reposait et récupérait “dans la sérénité”. “Il se réjouit d’avance de vous retrouver prochainement et vous demande, en cette période troublée que nous traversons tous, de bien prendre soin de vous”, précisait également le communiqué alors publié, qui se voulait plutôt rassurant. Avec sa disparition, c’est toute la musique qui pleure l’un de ses visages les plus emblématiques. Dès les années 50, Manu Dibango avait réussi à s’imposer sur la scène world, entre soul, jazz et musique africaine. En 1972, il avait composé l’hymne de la Coupe d’Afrique de football, un morceau intitulé “Soul Makossa” et qui deviendra l’un de ses plus grands succès. La chanson sera d’ailleurs reprise par de grands noms de la musique internationale comme Michael Jackson ou, pus récemment, Rihanna. Une carrière immense “dirigée par la passion”, comme il l’expliquait à RFI dernièrement. Et jusqu’en octobre dernier, Manu Dibango, infatigable, célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex de Paris, accompagné par l’Orchestre Lamoureux.
Manu Dibango, une vie de concerts
Le musicien et chanteur franco-camerounais Man Dibango laisse derrière lui une carrière immense “dirigée par la passion”, comme il l’expliquait au micro de la radio RFI dernièrement. Et jusqu’au 17 octobre dernier, Manu Dibango, infatigable et saxophone à la main, célébrait ses 60 ans de carrière sur la scène du Grand Rex de Paris, accompagné par l’Orchestre Lamoureux. Cette année, le saxophoniste et chanteur devait remonter sur scène en Martinique dès ce 17 avril. En plus de sa vie de musique et de concerts, Manu Dibango s’était engagé en 2018 aux côtés de Juliette Binoche en signant une tribune contre le réchauffement climatique, intitulée “Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité”, publiée en Une du Monde.
L’histoire de “Soul Makossa”
Avec “Soul Makossa”, Manu Dibango a conquis la planète. C’est en effet ce tube, sorti en 1972, qui permet au musicien franco-camerounais de se faire connaître à l’international. A l’origine, cette chanson n’était que la face B d’un 45 tour, porté par un tout autre titre qui doit devenir l’hymne de la Coupe d’Afrique des Nations de football. L’artiste avait en effet sollicité le ministre des Sports du Cameroun pour enregistrer une chanson en soutien à l’équipe nationale. Mais ce n’est pas la chanson prévue que l’on retiendra : “Soul Makossa” s’écoulera à 50 000 exemplaires en France et fera exploser la notoriété de Manu Dibango.
Jusqu’aux Etats-Unis, ou plusieurs artistes s’emparent de la mélodie, notamment Michael Jackson et son “Wanna Be Starting Something”, que le musicien camerounais accusera de plagiat. Dans les années 80, le litige se serait terminé par un accord financier entre les deux hommes. Plusieurs années plus tard, en 2009, c’est la chanteuse Rihanna qui sample le “Soul Makossa” de Manu Dibango pour son titre “Don’t Stop The Music”.
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