Les mesures d’austérité initiées par le Gouvernement ne font pas les choux gras de la jeunesse qui représente plus de 60% de la population gabonaise.
Après, le gel des recrutements dans la fonction publique, la suspension des concours et bien d’autres mesures qui cloisonnent les jeunes dans un chômage aride, le Gouvernement a enfoncé le clou en durcissant les conditions d’attribution des bourses d’études.
En effet, à l’occasion du conseil de ministre du 29 mars dernier, l’équipe conduite par Julien Nkoghe Bekale a annoncé un durcissement des conditions d’attribution des allocations d’études encore appelées bourses d’études.
Selon le communiqué lu par le porte-parole du Gouvernement, « Sur présentation du Ministre d’Etat, le Conseil des Ministres a adopté le projet de décret fixant les conditions d’attribution, de transfert, de suspension, de suppression, d’orientation, de réorientation de bourses, ainsi que les modalités de prise en charge par l’Etat, d’allocation et de prêt de bourses aux étudiants.
Le présent projet de décret a pour objectif d’adapter les conditions d’attribution des bourses aux évolutions économiques actuelles.
Pour ce faire, les dispositions des articles 2, 4, 7, 8, 9, 12, 13, 16, 17, 28, 29 et 41 du décret n° 0404/PR/MENESTFRSCJS du 26 septembre 2012 fixant les conditions d’attribution, de transfert, de suspension de bourses sont modifiées.
Ces modifications entrainent non seulement des nouvelles modalités de prise en charge par l’Etat des élèves et étudiants boursiers au Gabon et à l’étranger mais prévoient également des nouvelles conditions d’attribution des bourses, notamment :
– l’âge de l’élève fixé désormais à 19 ans au plus au moment de la demande ;
– l’obtention du baccalauréat ou d’un diplôme équivalent reconnu par l’Etat gabonais, avec une moyenne générale supérieure ou égale à 12/20 à l’examen.
Aussi, hormis la bourse qui est une prise en charge intégrale de l’étudiant méritant par l’Etat, ce décret prévoit il deux (2) types de bourses aux études, à savoir :
– l’allocation qui est une prise en charge financière partielle pour les études supérieures accordée au mérite, aux étudiants en dépassement des conditions d’âge, remplissant les critères de moyenne, et optant pour une orientation libre dans les établissements reconnus au Gabon.
– le prêt étudiant qui est, quant à lui, une aide financière remboursable pendant cinq ans, obtenu auprès d’une banque ayant accepté un dossier présenté par l’Agence Nationale des Bourses du Gabon, sous la garantie conjointe de l’Etat et de la famille consentie aux étudiants remplissant les conditions de mérite en dépassement d’âge, ou optant pour une orientation libre dans les établissements reconnus au Gabon. »
Toutes ces mesures en totale déphasage avec la réalité gabonaise semblent être le chant du cygne de cette jeunesse qui, il y a encore quelque semaines chantait à la gloire de son malheur.
En effet comment comprendre que sans mettre en exécution les mesures de la TASK FORCE sur l’éducation sensées remettre l’école gabonaise malade de ces turpitudes sur les rails, le Gouvernement décide d’astreindre les conditions d’obtention des bourses.
Si sous d’autres cieux ces mesures prôneraient l’excellence, sous notre ciel elles sonnent comme un échec, un échec traduisant l’incapacité du Gouvernement à mettre en place une véritable politique qui ferait de l’école gabonaise un des points sinon le point focal du développement et de la prospérité de notre pays.
Aujourd’hui, rien ne permet à l’école gabonaise de revendiquer une quelconque excellence et les résultats aux examens le traduisent parfaitement.
Les effectifs pléthoriques, les grèves récurrentes le manque d’intérêt de l’Etat pour la résolution des maux qui minent l’école publique Gabonaise l’illustrent et exiger des apprenants des résultats difficilement atteignables dans les conditions actuelles est un sacrifice et comme le disait Abraham Lincoln « si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance. »
CNA
]]>
Commentaires