Dix ans après la disparition de l’ancien chef de l’Etat gabonais, l’emblématique et non moins doyen africain Omar Bongo Ondimba, le souvenir de cet homme sage et diplomate reste très ancré dans les esprits des gabonais. Son parcours en quelques lignes.
Décédé le 08 juin 2009, Omar Bongo a été le 2e Président de la République gabonaise. Né Albert-Bernard, Omar Bongo a effectué ses études primaires et secondaires au Congo. Après son service militaire de 1958 à 1960, qu’il conclut au grade de lieutenant. Le jeune homme rejoint l’armée de l’air, puis les services secrets français, tout en intégrant les PTT de Libreville. C’est durant son service militaire qu`il devient père de son deuxième enfant, Ali Bongo.
En s’impliquant dans les élections législatives de 1961, il est repéré par Jean-Hilaire Aubame, ministre des affaires étrangères, qui l’intègre à son cabinet. Le président Léon Mba le repère alors à son tour, et lui confie la direction-adjointe de son cabinet, puis, en octobre 1962, la direction de son cabinet.
En février 1964, Albert Bongo est arrêté et interné au camp Baraka de Libreville à la suite d`un coup d’État militaire visant à placer Jean-Hilaire Aubame au pouvoir. Très rapidement libéré par les forces françaises accourues au secours de Léon Mba, il restera néanmoins profondément marqué par cette expérience, au point de ne jamais accorder la moindre confiance à son armée tout au long de ses quatre décennies de pouvoir.
En septembre 1965, il est nommé ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense et des affaires étrangères. Lorsque Léon Mba tombe gravement malade, le général de Gaulle et son chargé des Affaires africaines, Jacques Foccart, décident, avec le soutien du président gabonais de faire d’Albert Bongo l’héritier du pouvoir. À cet effet, à la fin de l’année 1966 une modification de la Constitution instaure le poste de vice-président de la République, chargé de prendre la succession du chef de l’État en cas de vacance du pouvoir.
La Constitution nouvelle prévoit que le président de la République et son vice-président sont élus ensemble sous la forme d’un ticket électoral. Au mois de mars 1967, le président Léon Mba est réélu avec pour vice-président le jeune Albert Bernard Bongo. Il accède à la présidence de la République gabonaise le 28 novembre 1967, à la mort de Léon Mba.
Sa mort
Le 6 mai 2009, Omar Bongo Ondimba suspend ses activités pour se reposer et faire le deuil de son épouse, Édith Sassou Nguesso, décédée le 14 mars 2009, alors que des rumeurs circulent sur son état de santé.
Depuis le 11 mai 2009, le président gabonais était hospitalisé dans un état grave mais stationnaire en Espagne, et non en France, sans doute du fait de l’affaire dite des biens mal acquise. Omar Bongo faisait simplement un bilan de santé, selon la présidence gabonaise, mais il était atteint d’un cancer de la prostate selon un diplomate africain. Le Conseil national de la Communication gabonais s`était alors indigné du traitement de l’information par les médias français « en diffusant des informations non officielles et alarmistes », des démentis repris par le Premier ministre français François Fillon.
Le site Internet du magazine Le Point annonce sa mort le 7 juin 2009, mais le gouvernement gabonais avait alors démenti l’information, et convoqué l’ambassadeur de France, Jean-Didier Roisin.
Le 8 juin 2009, sa mort est officiellement confirmée à 14 h 30 par le Premier ministre Jean Eyeghe Ndong actuel opposant à Ali Bongo Ondimba, dans une déclaration écrite. Le site visionafricaine.com, repris par infosplusgabon.com, émet l’hypothèse selon laquelle le président Omar Bongo serait mort le 7 mai 2009, et sa mort n’aurait été rendue publique que plus tard, pour des raisons politiques, et de convenances de la famille.
Ses obsèques nationales ont lieu le 16 juin 2009, en présence de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et d’une quinzaine de chefs d’État d’Afrique francophone (Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo (RDC), Mali, Sénégal et Tchad). De nombreuses personnalités françaises dont le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le secrétaire d`État à la Coopération Alain Joyandet, les anciens ministres Michel Roussin, Jean-Louis Debré, Jacques Godfrain devaient s’incliner devant le cercueil. Bruno Joubert, Robert Bourgi, Patrick Balkany, Loïk Le Floch-Prigent et l`ancien grand maître du Grand Orient de France, Alain Bauer, sont également présents. Ce dernier est enterré le 18 juin 2009 à Franceville, capitale du Haut-Ogooué.
Son pouvoir politique
En 1968, il fonde le
Parti démocratique gabonais, socle du monopartisme jusqu’en 1990.
En février 1973, Omar Bongo organise une première élection présidentielle, que,
seul candidat, il remporte avec 99,6 % des voix. La même année, le choc
pétrolier lui ouvre une décennie de prospérité (le cours du baril ayant
explosé). Il en profite pour mener une politique d’infrastructures de grande
envergure, dont la création de routes, de chemins de fer, de ports, d’Air
Gabon, de centrales électriques… Mais aussi, la construction du nouveau palais
présidentiel, Palais des conférences, Cité du 12 mars… La presse internationale
parle en ce temps-là de « miracle gabonais ».
Il est réélu président de la République du Gabon en 1979 : toujours candidat unique, il obtient 99,8 % des suffrages.
Dans les années 1980, le Gabon est victime d’une crise économique qui oblige son président à faire appel à la France. Le Fonds monétaire international (FMI) critique alors durement la politique économique gabonaise. Cette situation délicate n’empêche toutefois pas Omar Bongo d’être réélu une seconde fois, en 1986, avec 99,97 % des voix.
En 1990, Omar Bongo, à la suite d’une grève générale initiée par une révolte étudiante, est néanmoins poussé à organiser une conférence nationale à l’issue de laquelle il accepte la restauration du multipartisme et diverses réformes démocratiques. Il nomme alors Premier ministre Casimir Oyé Mba. Mais la mort, d’un autre leader de l’opposition, Joseph Rendjambé, relance la révolte.
En septembre, des élections législatives, libres et transparentes, ne donnent qu’une faible majorité au Parti démocratique gabonais (PDG). Le Président gabonais démontre qu’en dépit de 20 ans de pouvoir, il maîtrise parfaitement le jeu politique d’une démocratie, et parvient ainsi à asseoir de nouveau son autorité. En décembre 1993, il concourt à sa première élection présidentielle concurrentielle. Il est réélu au premier tour avec 51 % des suffrages, résultat non reconnu par les candidats de l’opposition.
En 1994, il s’oppose vainement à la dévaluation du franc CFA.
En 1998, il est une nouvelle fois réélu, avec 66 % des voix.
Dans les années 2000, Omar Bongo profite d’une nouvelle flambée du prix du baril de pétrole. La dette extérieure gabonaise demeure cependant très importante.
En 2004, il ajoute le nom de son père au sien et devient Omar Bongo Ondimba.
Il est réélu le 27 novembre 2005 avec 79,18 % des suffrages, selon les résultats officiels. L’opposition, avec à sa tête Pierre Mamboundou, a contesté ce scrutin. Omar Bongo Ondimba a, durant toute sa présidence soit près de 42 ans, dirigé le pays de façon très directe, monopartisme ou multipartisme important.
Source : FGM et aLibreville.com
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