C’est la panique actuellement dans le Moyen-Ogooué! Pour cause, la mort étrange de plusieurs poissons sans raison apparente. Pour ce qui est des explications, chacun y va selon son entendement mais l’Agence Nationale des Parcs Nationaux est toujours sur l’enquête afin d’élucider cette affaire qui donne des frayeurs aux populations.
Le drame de la mort mystérieuse de centaines de poissons fait craindre l’intoxication des populations avec l’arrivée de la saison sèche et l’activité de la pêche qui rentre dans son pic à grand renfort de « pêcheurs » venus des quatre coins du Gabon et qui voient en cette mortalité une facilité de capture de la ressource.
Heureusement jusqu’à présent, aucun cas de décès ou de maladie lié à une intoxication n’a été enregistré dans la région. Il fait également craindre une utilisation de produits toxiques pour la capture des poissons ou, un déversement volontaire ou accidentel de produits chimiques dans les cours d’eau se déversant dans l’Ogooué et dans la Ngounié.
Causes et facteurs potentiels
Selon le rapport de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux parvenu à notre rédaction ; lors de la mission du 9 juillet 2019, des prélèvements d’eau avaient été effectués dans le lacs Nkoghé et sont en attente d’analyse. Une enquête a été ouverte par la gendarmerie nautique pour tenter de déterminer, au niveau local, l’origine de la mort de centaines, voir de milliers de poissons dans une zone partant du lac Nkoghé jusqu’au lac Zilé et qui inclut la partie inférieure de la Ngounié. En attendant les conclusions de l’enquête, plusieurs causes ou facteurs se présentent :
La pêche au poison effectuée par les communautés locales même si ces dernières réfutent cette hypothèse et, pour l’heure rien ne permet de la déterminer.
L’exploitation minière illégale et particulièrement de l’or qui est dénoncée par les populations des rives de l’Ogooué et de la Ngounié. On peut noter que l’exclusion des orpailleurs de Minkébé a fait déplacer le phénomène dans la zone de Ndjolé et ses alentours.
L’arrêt de l’exploitation de l’or dans la zone de l’Ikoye qui peut laisser supposer que les produits utilisés pour l’exploitation du précieux minerai n’ont pas été sécurisé.
Les changements climatiques peuvent être liés de façon indirecte à cette tragédie, par une baisse rapide des eaux provoquant un appauvrissement en oxygène et une élévation d’azote et de phosphore dans les lacs.
En définitif, les faits rapportés par les témoins-pêcheurs laissent penser que cette mortalité peut être due à une « pollution diffuse » et un « phénomène multifactoriel ». Mais cette explication apparaît insuffisante au regard du caractère aigu des événements. En effet, n’y a-t-il pas un contresens à relier des épisodes de mortalité ponctuels et massifs à un phénomène de pollution diffuse ? S’il s’agissait uniquement de cela, c’est toute l’année que la mortalité sévirait. Or, ce n’est pas le cas. La situation reste « indéterminée ». Dans tous les cas, nous y reviendrons.
Rapport de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux ci-dessous:
Mengue Mbeng Paule Olga
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