Contrairement à ceux qui prétendent que le pouvoir s’arrache, Paul Kagame n’est pas de cet avis et le fait savoir. Le président du Rwanda a affirmé haut et fort qu’il est prêt à céder le pouvoir et qu’il ne compte pas se représenter.
À l’heure où certains présidents africains souhaitent s’éterniser à la magistrature suprême, le chef d’État rwandais, Paul Kagame, lui n’envisage pas un prochain mandat. Car dit-il, si on n’a pas pu réaliser quelque chose pendant son premier mandat, ce n’est pas au dernier mandat qu’on va espérer le faire.
En effet, interviewé lors d’un sommet tenu à Doha par une chaîne internationale, le chef d’État rwandais, a annoncé avec fermeté qu’il n’a aucune ambition pour les prochaines élections présidentielles si ce n’est de prendre sa retraite en tant que président. «On ne peut pas réaliser à la tête de son pays pendant son dernier mandat, ce qu’on a pas pu faire pendant son premier mandat. Il faut savoir partir à temps», a-t-il déclaré. Par conséquent, il ne briguera pas un mandat de plus.
Quoique, ayant fait 19 ans à la tête du Rwanda, Paul Kagame a expliqué les raisons qui l’ont motivé à durer toutes ces années au pouvoir. Le président du Rwanda est revenu sur l’état d’instabilité dans lequel il a trouvé la nation à son arrivée à la magistrature suprême. Selon lui, il avait trouvé un pays ingouvernable, une nation qui était sans sou et qu’il a trouvé des cadavres qui jonchaient le sol partout dans son pays. Il affirme en outre qu’il a dû payer ses ministres avec de la nourriture, tant les caisses de l’État étaient complètement vides. «Il me fallait mettre de l’ordre dans ce pays à feu et à sang. Ce qui n’avait pas du tout été facile pour moi et mon gouvernement. Dans un pays qui était complètement en désordre et qui a vécu une histoire douloureuse. On a fait ce qu’on a pu » a-t-il confié.
De
mémoire, le monde se souvient de la sombre période qui a marqué l’histoire de l’Afrique
et en particulier celle du Rwanda avec le génocide du peuple tutsi en 1994. L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en
majorité tutsis, ont perdu la vie durant ces trois mois. Ceux qui parmi les
Hutus se sont montrés solidaires des Tutsis ont été tués comme traîtres à la
cause hutu. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de
l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour.
Ajourd’hui, le président du Rwanda a laissé entendre que son pays qui se porte au mieux de sa forme, est sur la bonne voie de l’émergence. Ceci étant, il ne voit plus la nécessité de continuer à occuper ce fauteuil de dirigeant alors qu’il a déjà fait sa part. Il compte céder la place à l’un de ses concitoyens pour faire valoir ses idées au profit du bien-être de la nation.
Voilà un bel exemple de démocratie qui devrait pousser certains chefs d’États africains à emboîter le pas, s’ils souhaitent vraiment l’alternance politique tant réclamée par les populations.
La rédaction de Focus Groupe Média
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