Les jours passent et les candidats, pour le compte de ce qu’il convient encore d’appeler opposition, à l’élection présidentielle de 2023 se multiplient. Le dernier en date à se déclarer est l’évêque Mike Jocktane.
En effet, c’est à travers un communiqué de presse parvenu à notre rédaction et signé ce 28 septembre par quelques cadres de son Parti, le Gabon Nouveau, que nous l’avons appris. Au vu des motivations émises dans leur communiqué, Mike Jocktane compte bien porter les couleurs de l’opposition gabonaise à cette élection.
Pour rappel, l’évêque Mike Jocktane est un opposant Gabonais proche de l’ancien candidat à la Présidentielle de 2009, André Mba Obame. Cadre de l’Union Nationale, le Parti de son parrain, Mike Jocktane avait mordu la poussière aux primaires de ce Parti comptant pour la présidentielle de 2016 face à feu Casimir Oyé Mba, vice-président du Parti, qui l’avait remporté sans le moindre effort.
C’est à la suite de ce échec que l’homme de Dieu s’est progressivement retiré de son ancien Parti, pour créer sa propre chapelle politique, le Gabon Nouveau. Sur quoi compte-t-il pour remporter une élection présidentielle ?
C’est en réalité une candidature qui a donné un petit sourire aux Gabonais, tant on sait qu’une élection présidentielle, rencontre entre un homme et un peuple ne se fait pas par hasard. Elle se construit sur la base d’un certain nombre d’éléments.
S’il est aujourd’hui presque vrai que remporter une élection n’est pas toujours une affaire de Parti politique, ce qu’il sait parfaitement, Mike Jocktane ne compte pas sur son Parti et les quelques cadres qui ont signé le communiqué de presse pour remporter l’élection présidentielle. S’il dispose de belles affiches sur les réseaux sociaux, le Gabon Nouveau est presque totalement inconnu des Gabonais, surtout de ceux de l’intérieur du pays.
Aussi, il n’est inutile de préciser que la rencontre entre un homme et un peuple dans le cadre d’une élection présidentielle se fait à travers le relai des cadres crédibles, connus des Gabonais, acquis à l’homme, au candidat. Sur ce plan, il n’ y a beaucoup de débat à faire.
À son crédit, si on doit lui reconnaître de très grandes capacités oratoires acquises des années durant dans l’exercice de son ministère religieux, la politique au Gabon n’est cependant pas une fiction, mais une réalité qui a ses règles, des codes. À l’évaluation du rapport de cette candidature à la réalité du vote, des campagnes, de la sociologie électorale nationale, Mike Jocktane est certes un outsider, mais bien loin de la candidature américaine de Innocent Benvone Bé Nze ou encore de celle de Jean Robert Menie.
Nous y reviendrons.
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