Ce 8 juin 2021, cela fait 12 ans qu’Omar Bongo Ondimba est décédé à Barcelone en Espagne. Ceux qui l’ont côtoyé ou qui ont observé de loin son œuvre à la tête du Gabon, déclarent que c’était un « apôtre de la paix». Pour rappel, né le 30 décembre 1935 dans une famille de paysans du pays batéké, dans le sud-est du pays, Albert-Bernard Bongo deviendra el-Hadj Omar Bongo après sa conversion à l’islam en 1973, puis ajoutera Ondimba, le nom de son père, à son patronyme en 2003.
Douze ans après la disparition de l’ancien chef de l’Etat gabonais, l’emblématique et non moins doyen africain Omar Bongo Ondimba, le souvenir de cet homme sage et diplomate reste très ancré dans les esprits des gabonais. Son parcours en quelques lignes.
Cet homme d’État gabonais qui a dirigé le pays pendant près de 42 ans. Considéré comme un « sage » du continent africain, il a prêché durant toute sa vie, le dialogue, la tolérance et la paix, tout en se proposant comme médiateur dans divers conflits.
«Feu le Président Omar Bongo Ondimba a été un grand homme d’Etat. C’est grâce aux fondations qu’il a creusées que notre #Gabon a été édifié. Notre devoir aujourd’hui est de faire prospérer son héritage pour les générations actuelles et futures de Gabonais(es). Repose en paix.», a écrit le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, sur son compte twitter.
Un fin stratège au service de la paix
Un talent que lui reconnaissaient ses partisans comme ses détracteurs est sa stratégie politique. En effet, grand stratège en politique, il a su rester au pouvoir sous le régime du parti unique. En 1990, face à la fronde populaire, il autorise le multipartisme, mais conserve le pouvoir aux scrutins de 1998 et 2005.
L’homme fort d’Afrique, à la tête du Gabon pendant 42 ans, se voulait le garant de la stabilité au Gabon. Et au-delà. « Je vous garantis la paix, l’unité, la cohésion nationale », une phrase qui revenait toujours lors de ses allocutions à la Nation.
Il a dirigé le pays dans la tolérance en prenant soin toutefois de répartir les responsabilités gouvernementales et administratives selon de subtils équilibres ethniques et régionaux. À ce jour, l’opposition au Gabon est quasi inexistante et de ce qu’il en reste, nombreux sont ses membres qui sont passés par le gouvernement. Car homme sage, il a su rallier à son camp jusqu’à ses plus anciens et virulents contempteurs.
Un modèle en Afrique et au-delà
À la tête de son pays pendant 42 ans, Omar Bongo Ondimba était incontestablement une figure de la scène africaine et même de la scène internationale. Admiré et respecté, beaucoup de décideurs du monde, ont voulu souvent serrer sa main et entendre son point de vue.
Doyen des chefs d’Etat africains, le président gabonais Omar Bongo, dont le décès à 73 ans a secoué le monde entier, était un “lion” du continent, respecté pour sa sagesse et ses médiations.
Il a joué un grand rôle dans le processus de paix en Centrafrique. Il a aussi servi de médiateur pour les accords de paix au Congo-Brazzaville en 1999, qui ont permis de pacifier le pays en proie à la guerre civile. Il s’est également investi pour tenter de résoudre le conflit tchadien.
Fervent défenseur de la jeunesse
Arrivé au pouvoir en 1968, le président Albert Bernard Bongo déclara que “la jeunesse est sacrée” au Gabon.En effet, la jeunesse gabonaise notamment celle scolarisée fera l’objet d’un encadrement minutieux.
Le feu président se voulait rassembleur et consensuel face à une jeunesse qui avait donné du fil à retordre à son prédécesseur Léon Mba. Il se disait que plutôt qu’affronter cette jeunesse parfois remuante, il valait mieux l’attirer avec d’autres méthodes beaucoup plus subtiles.
Pour lui, la jeunesse était sacrée. C’est pourquoi tout au long de ses mandants, il a mis l’accent sur l’éducation et l’intégration de la jeunesse gabonaise.
La mort d’un grand baobab
Le 6 mai 2009, Omar Bongo Ondimba suspend ses activités pour se reposer et faire le deuil de son épouse, Édith Sassou Nguesso, décédée le 14 mars 2009, alors que des rumeurs circulent sur son état de santé.
Depuis le 11 mai 2009, le président gabonais était hospitalisé dans un état grave mais stationnaire en Espagne, et non en France, sans doute du fait de l’affaire dite des biens mal acquise. Omar Bongo faisait simplement un bilan de santé, selon la présidence gabonaise, mais il était atteint d’un cancer de la prostate selon un diplomate africain. Le Conseil national de la Communication gabonais s`était alors indigné du traitement de l’information par les médias français « en diffusant des informations non officielles et alarmistes », des démentis repris par le Premier ministre français François Fillon.
Le site Internet du magazine Le Point annonce sa mort le 7 juin 2009, mais le gouvernement gabonais avait alors démenti l’information, et convoqué l’ambassadeur de France, Jean-Didier Roisin.
Le 8 juin 2009, sa mort est officiellement confirmée à 14 h 30 par le Premier ministre Jean Eyeghe Ndong actuel opposant à Ali Bongo Ondimba, dans une déclaration écrite. Le site visionafricaine.com, repris par infosplusgabon.com, émet l’hypothèse selon laquelle le président Omar Bongo serait mort le 7 mai 2009, et sa mort n’aurait été rendue publique que plus tard, pour des raisons politiques, et de convenances de la famille.
Ses obsèques nationales ont lieu le 16 juin 2009, en présence de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac et d’une quinzaine de chefs d’État d’Afrique francophone (Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo (RDC), Mali, Sénégal et Tchad). De nombreuses personnalités françaises dont le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, le secrétaire d`État à la Coopération Alain Joyandet, les anciens ministres Michel Roussin, Jean-Louis Debré, Jacques Godfrain devaient s’incliner devant le cercueil. Bruno Joubert, Robert Bourgi, Patrick Balkany, Loïk Le Floch-Prigent et l`ancien grand maître du Grand Orient de France, Alain Bauer, sont également présents. Ce dernier est enterré le 18 juin 2009 à Franceville, capitale du Haut-Ogooué.
FGM
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