Depuis plusieurs mois déjà, un remaniement ministériel plane dans l’air. Beaucoup de Gabonais l’attendaient depuis la mise en place du nouveau bureau du Sénat, de sources très proches du dossier, il semble être de plus en plus près de nous. Et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, la nécessité de mettre en place l’équipe type de la mise en œuvre du plan d’accélération de la transformation (PAT). Nouveaux objectifs, nouveaux hommes. En effet, il est de coutume qu’à chaque nouvelle orientation des politiques globales du gouvernement de la République, il y ait une nouvelle équipe de mise en œuvre.
Depuis la fin du Plan de Relance Économique (PRE), par la mise en place de la nouvelle stratégie de développement, PAT, une équipe type orientée résultats spécifiques à cette nouvelle orientation économique et sociale n’a pas encore été mise en place.
Rappelons que le PAT a été mis en place dans le contexte de la pandémie à Covid-19 qui bouscule les habitudes de gestion économique et sociale.
Une gestion globale de la covid-19 qui n’a pas manqué de susciter des interrogations et des soupçons de la société civile et du parlement quant à l’adéquation entre les moyens mis à disposition et les résultats atteints. Ce dernier (le parlement) dont on attend les résultats de l’enquête parlementaire sur la question.
Deuxièmement, à l’approche de l’élection présidentielle de 2023, à laquelle le Président de la République Ali Bongo Ondimba, se succédera très certainement à lui-même, la mise en place du gouvernement qui l’y conduira sonne comme un impératif. Dans ce sens, la coutume a toujours voulu que sur ce dernier virage, le Chef de l’État, compose une équipe d’hommes et de femmes qui conduiront sa campagne dans les différentes localités du pays.
Troisièmement, le ministre de la promotion de la bonne gouvernance vient d’annoncer une série de poursuites judiciaires contre les hauts responsables de l’État qui seraient rendus coupables de détournements de deniers publics. Une décision qui est consécutive à un audit effectué dans plus de 40 administrations par la commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite et l’agence nationale d’investigation financière, visant à booster hors de l’administration gabonaise la gangrène de la corruption.
Il est vrai qu’il n’a pas encore annoncé la liste des responsables concernés, mais nous savons, sur la base des expériences de “mamba” et “scorpion” que la justice gabonaise n’a aucun scrupule à mettre hors d’état de nuire, tous les responsables de l’État, soupçonnés de détournements, quelques soient leurs statuts, y compris des membres du gouvernement.
Ce remaniement pourrait aussi permettre de séparer le bon grain de l’ivraie.
Quatrièmement, les remaniements ministériels ont souvent une des plus occasions de renouveler (dans tous les sens) la classe politique gabonaise. Ces derniers temps, plusieurs jeunes ont eu le temps de faire leurs preuves à certaines responsabilités. Que ce soit sur le pan administratif, mais aussi sur le plan politique, où sur le terrain, ils ont réussi à se créer un capital sympathie dans leurs localités, utiles au Président de la République Ali Bongo Ondimba et sa réélection en 2023.
Dans ce même sens, nous avons assisté ces derniers temps, à d’importants mouvements entre l’opposition et la majorité. Des hauts responsables de l’opposition gabonaise ont rejoint le camp de la majorité et du PDG. Seront associés à ce niveau de responsabilité ? La nomination des ministres relève du pouvoir discrétionnaire du Président de la République.
Sur la base de ces quatre considérations, nous pouvons établir une cartographie des sortants, des entrants et de jeux de chaises possibles au sein du prochain gouvernement.
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