Plus d’un mois déjà après son décès, feu Guy Christian Mavioga n’a pas encore été enterré. Au menu, une supposée mésentente entre la veuve et la famille du défunt. Une question inédite à la laquelle les Gabonais ne sont pas habitués, tant elle se règle souvent plus facilement, avec l’intervention des sages, qu’ils viennent de la famille ou même d’autres cercles comme la politique ou l’église. Mais surtout une situation qui divise l’opinion gabonaise.
En effet, il y a quelques semaines, Guy Christian Mavioga décédait. Après des hommages qui ont mobilisé l’ensemble de la classe politique gabonaise, avec des témoignages les plus émouvants de tous les bords politiques. Après les hommages du corps de Christ au Gabon, dont il faisait partie. Et après les condoléances des autorités publiques à sa famille, silence total.
Pour cause, la veuve et la famille du défunt n’ont pas trouvé un terrain d’entente pour les obsèques et le lieu d’enterrement du défunt homme d’église.
Le décès, mercredi dernier, sous fond de tension du père de Guy Christian Mavioga qui s’était, à plusieurs reprises, publiquement exprimé sur les réseaux sociaux pour dire sa volonté de voir son fils enterré dans son « village natal. Dans le village de ses ancêtres » n’est pas pour apaiser une situation qui va certainement devenir explosive et qui se faire braquer les deux parties au problème. Ce dernier décès qui vient surtout aggraver la situation dame déjà accablée d’une dame qui doit faire le deuil de son fils et de son époux. Bref.
Un bloquage qui est très diversement commenté auprès des populations. Rappelons que dans l’opinion, lorsqu’il y a un problème de telle nature, les gens ont une tendance systématique à faire recours aux coutumes et traditions qui structurent la vie dans la société gabonaise. C’est lorsque le problème persiste qu’il y a intervention de la loi, avec toute sa rigueur.
Alors que pour les tenants de la thèse du repos paisible de Guy Christian dans la terre de ses ancêtres, qui l’a vu naître et grandir, il n’est pas normal que la décision d’enterrer un homme provienne de sa femme, les féministes qui ont déjà crié à la spoliation de la veuve, pensent qu’il n’est pas normal que la femme que le défunt a librement choisi pour partager sa vie soit écartée des obsèques.
Aussi, pour les rationalistes qui ont déjà fait recours à la loi, la question repose plus généralement sur la compétence à organiser les obsèques d’un homme marié, entre sa famille et la veuve du défunt. En la matière rappelons que le conseil successoral est composé de la veuve, des ascendants et des descendants. C’est-à-dire de la veuve, des père et mère de Guy Christian Mavioga et de ses enfants. C’est ce collège qui devra décider ensemble de l’organisation des obsèques.
Dans le même sens de la loi, le mariage prend fin au moment du décès d’un des époux. Les tenants de cette thèse veulent donc qu’en application de cela, le corps soit simplement restitué à sa famille.
Une situation de confusion qui indigne toute la communauté nationale, chaque citoyen dans sa position. Une situation qui nécessite une intervention ou un arbitrage du corps de Christ en général, des autorités publiques et des sages de ce pays. Car en dehors d’être un État, le Gabon est aussi une nation, une famille gérante qui nécessite que les uns et les autres soient protégés.
Comme l’avait écrit, feu Guy Christian Mavioga avait lui-même à l’occasion du décès du prophète TB Joshua : « En espérant qu’il trouvera sa place déjà prête auprès du Père très Haut ». Nous ne pouvons que lui renvoyer les mêmes vœux. Tout en souhaitant que le saint esprit pénètre le cœur des deux parties pour que Guy Christian soit enterré dans la dignité.
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