En février 2019, l’État gabonais a repris en majorité la gestion de la Société d’énergie et d’eau du Gabon après le départ de Veolia dont la gestion elle , était décriée. Mais malgré sa mise sous le Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS), la SEEG a déjà connu 7 directeurs généraux en l’espace de 4 ans et la situation est chaotique plus que l’entreprise peine à satisfaire à la demande et est au bord du précipice. Pourtant malgré la médiocrité des services, la SEEG a réalisé un chiffre d’affaires 227 milliards de francs en 2022.
La société est aujourd’hui engluée dans des effectifs pléthoriques estimés aujourd’hui à plus de 2500 agents, des dizaines de directions,une dette colossale, les responsables de la société ont donc passé le temps à recruter plutôt qu’à investir et moderniser les équipements dans plusieurs localités du pays. À tel point que les autorités du CTRI ont du financé par fonds propres l’achat de plusieurs groupes afin d’optimiser la distribution d’énergie dans le pays. On parle de près de 132 transformateurs achetés. À Mouila le CTRI aurait d’ailleurs acheté 5 grands groupes pour remédier aux coupures intempestives.
Une situation alarmante qui avait poussé l’ancien directeur général par intérim, Sylvère Biteghe, à résumer celle-ci en ces termes : « La première proposition c’est la déclaration de la faillite avec toutes les conséquences que cela comporte. La deuxième proposition, c’est la réduction des salaires », avait indiqué Eric Josué Bouanga Moussavou, le porte-parole du Syntee+. La masse salariale de la SEEG est estimée aujourd’hui à plus de 4 milliards/mois soit près de 48 milliards par année. Des effectifs pléthoriques pour quels résultats? Un audit interne aurait révélé que la SEEG aurait 8 forces et 31 faiblesses. Et qu’elle a pendant plusieurs années, usé de surfacturation vis-à-vis de l’État gabonais soit un montant ramené à l’année à 8,4 milliards de FCFA.
Un gros business interne qui fragilise le bon fonctionnement de l’entreprise. Pour payer le 13ème mois réclamé par les agents, il faudrait un ajout au budget de 2 milliards 400 millions. Mais une fois de plus, les populations s’interrogent à quoi bon plus que depuis des années elles sont toujours privées d’eau potable et d’électricité. Même les compteurs achetés depuis des années arrivent à contre-gouttes.Livanne Ntsame Mvé, Vice-Présidente du SYPEG, a déclaré : « Il est impensable de procéder à des suppressions d’emplois sans établir clairement les responsabilités individuelles. Les actions de chacun au sein de la SEEG sont connues, et nous insistons pour que le CTRI prenne des mesures sévères à l’encontre des responsables dont les agissements ont nui aux finances de l’entreprise.»
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