“Macky Sall, le dictateur !”, scandent les manifestants sénégalais après l’annonce du report sine die de l’élection présidentielle. Une vague de colère s’est propagée le dimanche soir dernier au Sénégal. Les principaux candidats d’opposition appellent depuis lors à protester contre cette annonce considérée comme une nouvelle tentative du président de se maintenir au pouvoir. L’été dernier, il avait déjà tenté de négocier un troisième mandat.
Finalement, Il aura fallu une journée entière de débats à l’Assemblée nationale dans une ambiance électrique − des parlementaires en venant même aux mains − pour valider le report controversé de l’élection présidentielle au Sénégal.La loi repoussant le scrutin initialement prévu le 25 février au 15 décembre 2024 a finalement été adoptée dans la nuit de lundi 5 à mardi 6 février, à la quasi-unanimité, par 105 voix pour et une voix contre, après que les députés de l’opposition, qui faisaient obstruction au vote, ont été évacués manu militari par la gendarmerie.
À Dakar, des populations ont de façon sporadique pris d’assaut certains axes sous les gaz lacrymogènes des agents de police. La population s’est dispersée dans les rues où des centaines de petits groupes ont dressé des barricades, incendié des poubelles et des pneus avec, partout, le même slogan : “Macky Sall, le dictateur !”Ce report des élections au moment où la campagne électorale devait commencer, est vécu ici comme une provocation. “Il nous avait promis qu’il allait faire deux mandats de cinq ans, il a menti et il veut qu’on reste tranquilles”, s’insurge un manifestant. “Macky Sall doit partir, lance un autre très en colère. Nous allons nous battre jusqu’au bout”.L’opposante et ancienne Première ministre Aminata Touré a été arrêtée, une chaîne de télévision est suspendue. Macky Sall a également procédé à la suspension temporaire de l’internet.
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