Depuis que les responsables de la société Averda ont annoncé l’arrêt du ramassage d’ordures suite à l’impayé de l’Etat gabonais qui serait estimé à 24 milliards de Fcfa, les militaires sont sortis de leurs casernes et ont troqué leurs armes par des outils de nettoyage afin de collecter les ordures qui envahissent depuis quelques jours les artères de la capitale.
La Direction de la société Averda en charge de collecter les ordures à Libreville depuis 2014, a pris la décision au début du mois d’aout 2019, de cesser toutes activités tant que l’Etat n’aura pas soldé son ardoise. Selon la même source cela correspondrait à 24 mois d’impayés. Les multiples interpellations de ce dernier à l’endroit des autorités afin qu’une solution satisfaisante pour les deux parties soit trouvée n’a rien donné de concluant.
Puisque rien de concret n’a été fait dans le sens de régler ce différend, les plaignants ont tout bonnement décidé de mettre fin à leur prestation. « A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle », c’est du moins la raison qui a motivé les militaires déployés depuis quelques jours sur le terrain afin de débarrasser les rues des montagnes d’immondices qui arpentent la ville.
Parmi les nombreuses missions régaliennes de l’armée celle-ci figure en bonne place. En effet, la constitution gabonaise révèle que lorsqu’il n’y a pas d’urgence au sens de conflit armé, les soldats ont le devoir de contribuer du mieux qu’ils peuvent au développement économique et social à Libreville. Si aucun communiqué officiel n’a pour le moment accompagné cette décision, l’une des explications serait que le contexte festif actuel a demandé une prise de décision urgente.
Par ailleurs, nonobstant le fait que cela soit une mesure provisoire, le Gabon emboite le pas à d’autres pays de la sous-région qui ont eu recours à ce genre de manœuvre. L’Etat par le biais de la Mairie de Libreville gagnerait à trouver une solution rapidement avant que cela ne soit insoutenable.
MDN
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