En appui du rendu de la commission ad hoc de restructuration qui au mois d’août et septembre 2018 mettait sur la place publique les dérapages de gestion qui ont fortement plombé les caisses de la Société gabonaise de transport (SOGATRA), le gouvernement a commis le cabinet Deloitte pour auditer les comptes de gestions de la même société. Comme résultat, le cabinet d’experts révèle des graves « anomalies » qui expliquent les nombreuses difficultés que traverse la Sogatra depuis quelques années. La commission ad hoc de restructuration le pointait déjà, l’effectif pléthorique des agents de la Sogatra était un problème qui affectait sérieusement les caisses de cette entreprise et, les résultats de l’audit réalisé par le Cabinet Deloitte viennent de le confirmer. Les résultats de cet audit divulgués, la semaine écoulée ont révélé des « anomalies » qui plombent sérieusement la structure et laissent présager un avenir en pointillé. En effet, la Sogatra est un ghetto où se superposent les directions composées d’une pléthore de services, des directeurs et chefs de service dotés d’un personnel de cabinet, des employés fictifs, en retraite, des faux agents décédés, des fonctionnaires en double rémunération et une pratique de détournement des recettes. Toute cette mascarade explique la survenance de grèves à répétition mais surtout la grave crise de gestion qui rend la Sogatra non compétitive et toujours dépendante de l’Etat. Au regard de ce bilan accablant, de la persistance de la crise et de la situation économique du pays et particulièrement de l’Etat, principal pourvoyeur de fonds de la Sogatra, une question fondamentale se pose : Que fera le gouvernement pour sauver cette entreprise qui si elle avait été bien gérée serait un des fleurons de notre économie ? A cette question et comme l’indiquait déjà Justin Ndoundangoye, actuel ministre des transports « le Gouvernement prendra des mesures en considération de la situation réelle de cette entreprise ». Ces dernières porteraient sur « La mise en place d’un nouvel organigramme adapté, l’appel à la candidature pour les postes de Directeurs et chefs de services, l’identification des comptes bancaires, la mise en place d’un système de décaissement, l’élaboration d’un nouveau système de recouvrement et éventuellement d’autres mesures plus drastiques telles que la suppression de plusieurs postes et primes injustifiées et ce dans l’optique de rendre Sogatra viable.» En somme, si Justin Ndoundangoye a montré sa volonté de sauver la Sogatra, les errements des directeurs qui se sont succédés à la tête de cette structure ont jeté du discrédit et désormais Sogatra est une entreprise budgétivore et non rentable. Son avenir dépend entièrement de la décision que prendra le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale. CNA ]]>
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