Si on peut se réjouir des résultats de certains projets tels que la zone économique de Nkok, ils sont nombreux les autres projets qui ont valu le décaissement des milliards de nos francs mais dont les résultats sont néants.Un jeune un métier qui fut un enfumage car aujourd’hui, les images des masses de jeunes qui affluent lors de l’organisation des concours d’entrée à la fonction publique traduit la gravité de la problématique du chômage des jeunes.
Projet graine/Sotrader, un échec cuisant car les récentes crises internationales, la flambée des prix, le cout du panier de la ménagère, la cherté de la vie traduisent encore la forte dépendance du pays vis à vis de l’extérieur.De ce constat accablant on est en droit de se demander où sont passés les milliards investis ?Relativement au secteur agricole censé alimenter nos cuisines, dans quel état sont les cinq autres fermes agricoles après le triste constat de la ferme de Ntoum.Retour sur un scandal d’Etat.
D’abord visité le week-end dernier par le Premier ministre, puis lundi 15 avril par le président de la Transition comme l’indique nos confrères de Gabonreview, le site de Ntoum n’est en réalité que l’une des six fermes agricoles «gérées» par la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader) dont l’existence même pose problème. Après la visite du président de la Transition sur le site de Ntoum, s’achemine-t-on vers un audit de la Sotrader ?
Si l’Exécutif ne s’est pas encore prononcé sur cette éventualité, une partie de l’opinion nationale la juge nécessaire, voire inévitable avant de permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités. D’abord, un audit sera indispensable pour statuer sur l’existence même de cette société. Celui-ci permettrait en effet de savoir qui de Sotrader S.A, Sotrader Cultures vivrières S.A, Sotrader Graine et même la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est responsable dudit site. D’autant plus qu’un flou juridique subsiste depuis plusieurs années sur le sujet. En nommant, en novembre 2023, un nouveau président du conseil d’administration et directeur général, à savoir Samson Ngomo et Aubert Ndjila, les nouvelles autorités montraient ainsi leur méconnaissance du «dossier».
Rien d’étonnant qu’elles ne découvrent que maintenant la vraie étendue des dégâts. Née en mars 2015 d’un partenariat public privé (PPP) entre l’État gabonais détenteur de 51% du capital et la société OLAM 49%, Sotrader S.A a officiellement cessé d’exister en janvier 2019, faisant place à Sotrader Cultures vivrières S.A dont le capital est entièrement détenu par la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et Sotrader Graine entièrement détenue par le groupe singapourien. Selon des informations recueillies par le site Gabon Media Time il y a cinq mois, bien qu’existant sur les plans administratif et juridique, Sotrader Cultures vivrières S.A, s’il s’agit de la société pour laquelle les deux nouveaux responsables avaient été nommés, n’a jamais démarré ses activités.
La raison : le refus opposé par le comité de pilotage du Programme Graine présidé à l’époque par un des anciens directeurs de cabinet adjoint d’Ali Bongo «d’acter le transfert de la maîtrise d’œuvre du programme à la Sotrader Cultures vivrières». Un refus ayant d’ailleurs donné lieu à la création, en juillet 2019, d’une société remplaçante, la fameuse Sotrader Graine, entièrement détenue par OLAM Palm Gabon. Serait-ce finalement elle qui est à la charge de la gestion du site de Ntoum et des cinq autres ?Six sites dans quatre provinces Le site de Ntoum dont l’état d’abandon a été rendu public ces derniers jours n’est en réalité que l’une des six fermes agricoles «gérées» par la Sotrader (groupe ou entreprise ?).
La suite de la visite dite d’inspection du général Brice Clotaire Oligui Nguema devrait donc logiquement être suivie d’autres visites du même genre dans les cinq autres fermes localisées dans les provinces de la Ngounié, du Haut- Ogooué, de l’Estuaire et du Woleu Ntem. L’objectif étant de faire un état des lieux et d’évaluer leur impact dans la politique agricole du pays.S’agissant de la ferme de Ntoum, bâtie sur près de 500 hectares, ce projet lancé en grande pompe par le régime déchu visait la production intensive à l’aide de méthodes mécaniques et sous serres afin de permettre d’alimenter à la fois le Grand Libreville et l’ensemble des provinces. Les militaires au pouvoir entendent corriger cet échec. En ligne de mire : l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire du Gabon. Espérons qu’ils y parviennent.
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