La propreté est la première image qu’une ville offre à ses habitants et à ses visiteurs. Cette dernière est révélatrice des rapports sociaux. Elle s’affirme comme opérateur de civisme et de maîtrise du territoire. C’est pourquoi, compte tenu des avis des populations, Focus Groupe Média a fait le top 3 des villes les plus propres du Gabon. Cette classification a obéi à un nombre de critères préalablement définis. Ces derniers qui ne sont pas exhaustifs, ont été retenus parce qu’ils sont communs à la plupart des villes.
Mouila (Ngounié)
Mouila, en troisième position, capitale provinciale de la Ngounié, est bâtie sur le fleuve Ngounié qui la coupe en deux. Elle est traversée par la N1 d’où la vue magnifique sur la montagne de Koumounabouali et, de loin, sur le mont Iboundji. Sur la rive droite, s’égrènent les bâtiments administratifs, les commerces et les marchés, alors que sur la rive gauche se trouvent les hôtels et les restaurants. Très étendue, la ville présente l’avantage d’avoir de nombreux marchés et centres commerciaux à proximité des quartiers. Cependant cette ville ne connaît pas le phonème d’amoncèlement des immondices que l’on rencontre dans les autres villes du pays. Fait étonnant à noter, Mouila n’a pas une société en charge de collecter les ordures comme dans les grandes villes. Ce qui fait la force de la ville du « lac bleu » c’est que chaque citoyen se sent concerné par l’insalubrité. Et même qu’il fut un temps, des concours étaient organisés pour récompenser les quartiers les plus propres. Un point positif pour Jean Norbert Diramba qui en est l’édile.
Lambaréné (Moyen-Ogooué)
En deuxième position, à 2 heures de route de Mouila, se trouve la ville de Lambaréné, chef-lieu provincial et le centre administratif, économique et médical de la province du Moyen-Ogooué. Lambaréné se concentre autour d’une île qui comprend le marché local et 3 stations services. Le marché donne sur les berges, d’où partent les pirogues pour descendre ou remonter le fleuve vers les lieux habités le long des berges. La célèbre ville du « grand blanc » assez prisée pour les voyageurs venus de part et d’autre, est un exemple même de propreté. Dans cette petite ville, les rues sont propres, il n’y a pas de tas d’ordures dans les carrefours, pas de commerces anarchiques. Pour cause, la mairie de Lambaréné dont Jean-Justin Maury Ngowemandji est le patron, a mis en place une équipe, très organisée et efficace, chargée de collecter les ordures ménagères et de nettoyer la ville : ce qui lui donne d’arriver deuxième dans ce classement.
Port-Gentil (Ogooué-Maritime)
Le trio de tête est complété par Port-Gentil, ville du pétrole et du sable. Avec Gabriel Ntchango à la mairie centrale, cette ville prend la première place du classement, elle est par unanimité la ville la plus propre du Gabon. La collecte des ordures ménagères fait partie des missions dévolues à la municipalité. A Port-Gentil, cette activité est actuellement concédée à un opérateur privé, GPS Mandji, qui a, en plus, la gestion de l’unique décharge municipale de la ville. Parallèlement à la collecte des ordures ménagères, GPS Mandji déploie à travers des artères de la ville faisant l’objet d’un contrat des personnels dédiés à la propreté de surface (balayage des rues, nettoyage des caniveaux, élagages des arbres, etc.). De plus, avec l’opération ville propre lancée par la municipalité, tous les habitants de la ville sont chargés de nettoyer les alentours de leur environnement immédiat et de déposer les sacs poubelles à des heures bien précises dans les différents points de ramassage dédiés à cet effet, pour que la société en charge vienne les collecter de manière efficace.
D’autres critères, tels que la gestion des eaux usées domestiques et industrielles, le curage des canalisations des eaux pluviales, la gestion des excréments humains, l’aménagement des ruisseaux et rivières qui sont utilisés comme déversoirs de déchets de tout type, l’aménagement et l’entretien des espaces verts, sont tout aussi importants même s’ils n’ont pas été retenus pour établir le présent classement. En effet, ils auraient contribué à grossir les écarts entre les villes économiquement plus importantes et les autres.
Ce classement intervient dans un contexte où la lutte contre l’insalubrité en milieu urbain au Gabon est une préoccupation majeure pour l’Etat et les collectivités locales. En effet, Avec une croissance urbaine aussi prononcée que celle que connait le pays (plus de 80% de la population gabonaise vit désormais dans un centre urbain), l’amélioration du cadre de vie des populations revêt un caractère urgent. Même si d’une ville à une autre de façon globale, les questions fondamentales demeurent les mêmes, on peut cependant retenir qu’au-delà de la taille des agglomérations, les efforts consentis et les résultats varient d’une cité à l’autre. Malheureusement la capitale du Gabon ne figure pas dans ce classement à cause de son insalubrité légendaire, et ce malgré les efforts consentis par Léandre Nzue qui, est en guerre prononcée pour l’assainissement. Tout ceci en sachant que Libreville est le visage du Gabon à l’échelle l’internationale.
NCG
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